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Document Details : Title: Une autre fin de Darius III et de sa famille selon le voyageur ottoman Evliyâ Çelebî Author(s): BACQUÉ-GRAMMONT, Jean-Louis Journal: Journal Asiatique Volume: 307 Issue: 2 Date: 2019 Pages: 163-182 DOI: 10.2143/JA.307.2.3287175 Abstract : La singularité de la vision qu’offre le Seyahatname de la fin de Darius III, dernier souverain achéménide, et de l’exil de sa famille mérite d’être soulignée avec insistance. Il faut d’abord dire qu’elle n’a que peu de rapports avec la réalité historique telle qu’on peut l’établir aujourd’hui. Mais, surtout, notre voyageur ottoman fait de ce souverain zoroastrien un héros de la Vraie Religion près d’un millénaire avant l’apparition de l’Islam. En conséquence, il lui oppose un Alexandre aussi mécréant que dépourvu de morale. D’autre part, il imagine que les enfants de Darius furent déportés dans un premier temps à Alexandrie où la lèpre les frappa, puis dans le Menteṣe où ils furent guéris grâce à la qualité de l’air, de l’eau et de la sığala yağı. Autant d’éléments dont on ne trouve la trace dans aucun roman d’Alexandre ni d’Orient ni d’Occident. Alors, quelles en sont les sources? Nous proposerons une explication liée à des étymologies imaginaires de certains lieux cités dans ce récit. The singularity of the vision proposed by the Seyâḥat-nâme of the end of the life of the last Achaeminid king Darius III and of the exile of his family must be strongly emphasized. Firstly it is necessary to note that it is quite different from what can be historically established today. But, above all, the Ottoman traveller presents the Zoroastrian ruler as a hero of the True Religion almost a thousand years before the apparition of Islam. As a consequence, Alexander is necessarily presented as a miscreant without any morality. On the other hand, Evliyâ imagines that the children of Darius were first deported to Alexandria where they caught leprosy, and then to the region of Menteṣe, in the south-west of Asia Minor, where they recovered, thanks to the quality of the air, the water and the styrax. All elements of which no trace can be found in any of the Eastern or Western Alexander romances. So what sources could Evliyâ have used? This article proposes an explanation drawing on the imaginary etymologies of some toponyms quoted in the presented texts. |
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