this issue
previous article in this issuenext article in this issue

Document Details :

Title: Les deux angoisses d'«Être et Temps» et l'«Unbedeutsamkeit»
Author(s): CORBEIL, Ivon
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 99    Issue: 1   Date: février 2001   
Pages: 26-45
DOI: 10.2143/RPL.99.1.622

Abstract :
La phénoménologie peut-elle faire l'économie d'une phénoménalité du sentiment? Oui, tant que celui-ci n'est qu'un «accident de la subjectivité» ou un simple effet connexe de l'appréhension de l'étant. Mais non, dans la perspective de la mise à jour de «sentiments» non plus induits par l'étant mais proprement déterminants pour celui-ci. La «tonalité fondamentale» (Grundstimmung), analysée par Heidegger, notamment dans Être et Temps, est de ce dernier type. Elle oblige la phénoménologie à tenir compte d'un «vécu» extraordinaire, pour lequel il n'y a pas de phénomène en bonne et due forme. Cette «leçon» de phénoménologie est donnée par Heidegger lui-même, tout particulièrement dans sa distinction canonique de l'angoisse et de la peur. Mais il n'est pas sûr que cette distinction ne soit pas d'ores et déjà requise au sein de la seule angoisse.

Can phenomenology do without a phenomenality of feeling? Yes, provided that the latter is only an «accident of subjectivity» or a simple effect connected with the apprehension of the being. But no, from the perspective of the bringing to light of «feelings» not induced by the being, but properly determining for it. The «fundamental tonality» (Grundstimmung), analysed by Heidegger, particularly in Being and Time, is of this latter type. It obliges phenomenology to take into account an extraordinary «lived moment», for which there is no phenomenon in good and proper form. This «lesson» in phenomenology is given by Heidegger himself, especially in his classical distinction between anguish and fear. But it is uncertain if this distinction is not already required within anguish itself. (Transl. by J. Dudley).

Download article