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Title: Cet OR mystérieux et ses équivalents russes
Author(s): IORDANSKAJA, Ladija , MEL'ČUK, Igor
Journal: Bulletin de la Société de Linguistique de Paris
Volume: 112    Issue: 1   Date: 2017   
Pages: 131-156
DOI: 10.2143/BSL.112.1.3271881

Abstract :
La présente étude de sémantique comparée est réalisée sur le matériel des mots dits «méta-textuels», c’est-à-dire des connecteurs. En particulier, on examine le connecteur OR et ses quatre quasi-équivalents russes: A.III.1, A.III.2, TAK VOT et I VOT; les lexèmes français ORI et ORII n’ont pas d’équivalent exact en russe, ce qui crée des difficultés significatives pour la traduction entre le français et le russe. La description des lexèmes des deux langues est présentée sous forme d’articles lexicographiques du Dictionnaire explicatif et combinatoire. Conformément à la tradition, nous distinguons deux acceptions du connecteur OR: ORI introduit une nouvelle unité de pensée dans une narration (Elle pleurait pendant des jours entiers. ⁋Or, un soir, son mari rentra, l’air glorieux.), tandis que ORII introduit un chaînon intermédiaire dans un raisonnement (On comptait sur vous; or vous êtes arrivé en retard. Par conséquent,…). Les quasi-équivalents russes les plus proches des deux OR sont les connecteurs AIII.1 et AIII.2, qui, tout comme OR, marquent un tournant dans la narration ou le raisonnement. On compare un à un les diverses acceptions de ORI et de ORII avec celles de leurs quasi-équivalents russes, en expliquant et illustrant tous les décalages observés dans la traduction. À côté des quasi-équivalents sémantiques d’un connecteur C (qui partagent avec C certaines composantes sémantiques pertinentes), nous postulons des quasi-équivalents pragmatiques de C, qui ne partagent aucune composante sémantique avec C, mais sont quand même capables de le remplacer dans le texte sans perte et/ou déformation de l’information transmise - à la description d’une situation qui implique des composantes sémantiques de C, ainsi que de son quasi-équivalent pragmatique. Par exemple, MAIS est un quasi-équivalent pragmatique de ORI et de ORII.



The present study in comparative semantics is carried out based on words known as 'meta-textual' — that is, connectors. In particular, the French connector OR and its four Russian quasi-equivalents — A.III.1, A.III.2, TAK VOT and I VOT — are examined. The French lexemes ORI and ORII have no exact Russian equivalents, and this leads to serious difficulties for translation between French and Russian. The description of the lexemes of both languages is presented in the form of lexicographic entries of Explanatory and Combinatorial Dictionary. Following the French grammatical tradition, we distinguish two senses of the connector OR: ORI introduces a new thought unit in a narration (Elle pleurait pendant des jours entiers. Or, un soir, son mari rentra, l’air glorieux - ‘She was crying during days and days. But then, an evening, her husband came home, looking victorious’.), while ORII introduces an intermediate link in a reasoning (On comptait sur vous; or vous êtes arrivé en retard. Par conséquent,… - ‘People counted on you; however, you came late. Therefore,…’). The closest Russian quasi-equivalents of both or are the connectors A.III.1 and A.III.2, which, just like or, mark a turn in a narration or a reasoning. All senses of ORI and ORII are pairwise compared with the ones of their Russian quasi-equivalents, providing explanations and illustrations of mismatches found in translations. In addition to semantic quasi-equivalents of a connector C (which share with C some relevant semantic components), we postulate pragmatic quasi-equivalents of C, which share no semantic component with C, but are nonetheless capable of replacing C in the text without any loss and/or deformation of the information transmitted — this is possible in the description of a situation which entails semantic components both of C and of its pragmatic quasi-equivalent. For instance, the French conjunction MAIS ‘but’ is a pragmatic quasi-equivalent of ORI and ORII.

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