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Title: Cao Daochong (1039-1115)
Subtitle: Taoïste et poétesse honorée par l'empereur Huizong fut-elle courtisane?
Author(s): DESPEUX, Catherine
Journal: Journal Asiatique
Volume: 303    Issue: 2   Date: 2015   
Pages: 269-281
DOI: 10.2143/JA.303.2.3120209

Abstract :
Les temples taoïstes ont pu se faire la réputation d’accueillir non seulement des femmes pauvres, veuves ou divorcées, mais aussi des courtisanes. Nous présentons ici le cas d’une femme taoïste, Cao Daochong (1039-1115), issue d’une grande famille de hauts fonctionnaires, qui fut célèbre pour ses commentaires de textes taoïstes et ses poèmes et fut honorée par l’empereur Huizong (r. 1100-1126). Sa vie d’errance l’a menée dans le Shandong puis dans le Jiangxi où elle reçut l’ordination, avant de revenir à la capitale Kaifeng où elle eut accès au Palais impérial. Cette vie, connue partiellement, laisse penser qu’elle a pu être une courtisane un certain temps, même si elle est passée à la postérité avant tout comme une taoïste et est devenue la matriarche de plusieurs courants du taoïsme féminin. Elle est un exemple parmi d’autres de ces figures féminines qui ont inspiré et marqué lettrés et empereurs de leur temps, les ont distraits et leur ont tenu compagnie. Mais c’est principalement en tant qu’auteur que Cao Daochong se distingue des autres, étant la seule taoïste connue à avoir commenté le Classique de la Voie et de sa Vertu, à avoir gagné sa vie en vendant des poèmes et à avoir reçu d’un empereur des titres aussi élogieux. Il semble y avoir eu chez elle une tension entre un fort désir de liberté, un attrait pour l’humour, pour une vie semblable à celle d’une courtisane, et son inclination pour le taoïsme et ses pratiques qu’elle connaissait bien, comme le montrent ses écrits en prose. Elle est un exemple parmi d’autres de femmes taoïstes adulées par l’empereur Huizong et, pour certaines, ayant discuté du Dao au Palais; elle est un exemple de ces femmes divines ou immortelles, qui fascinaient aussi par le lien qui leur était prêté avec le sacré.



Taoist temples have had the reputation of hosting not only poor, widowed or divorced women but also courtesans. We present the case of a Taoist woman, Cao Daochong (1039-1115), belonging to a great family of officials, which was famous for her commentaries of Taoist texts and for her poems and was honored by the Emperor Huizong (r. 1100-1126). Her life of wandering led her in Shandong and Jiangxi, where she was ordained, before returning to the capital Kaifeng, where she had access to the Imperial Palace. This life, partially known, suggests that she could have been a courtesan for a part of her life, even if she passed on to posterity primarily as a Taoist and became the matriarch of several currents of female Taoism. She is an example of these figures which have inspired and marked scholars and emperors of their time, distracted them and held them company. But it is primarily as a writer that Cao Daochong differs from others, being the only Taoist known to have commented on the Classic of the Way and its Virtue, to have earned a living by selling poems and to have received from Huizong such honorific titles. It seems that she was torn between a strong desire for freedom, an attraction for humor, for a life similar to that of a courtesan, and her inclination for Taoism and practices that she knew well as shown by her prose writings. She is an example of Taoist women who fascinated the emperor Huizong and, for some, discussed the Dao in the Palace, an example of the divine or immortal women, who also fascinated by the link that they entertained with the sacred world.

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