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Document Details :

Title: Noctū diusque
Author(s): MORANI, Moreno
Journal: Orbis
Volume: 36    Date: 1991-1993   
Pages: 67-71
DOI: 10.2143/ORB.36.0.2012800

Abstract :
L'expression noctū diusque n'est attestée que deux fois dans la littérature latine: dans un vers du Mercator de Plaute et dans un fragment de Titinius cité par Charisius. Il est évident que cette expression contient des formes extrêmement archaïques et, bien que diverses hypothèses aient été proposées pour l'interprétation de dius, la plupart des savants voient dans cette forme un ancien génitif: la même forme se retrouve en outre, figée comme adverbe, dans des mots tels que quamdius, perdius, interdius, etc. Et comme à côté de interdius il y a l'ancien locatif interdiū, de même à côté de dius il y a l'ancien locatif diū. L'alternance entre dius et diū peut remonter à une époque très ancienne, où tant le génitif que le locatif étaient utilisés pour exprimer la détermination de temps, avec une nuance sémantique assez fine, puisque dius marquait une idée de partitif (= «à ce point du jour») que diū ne possédait pas. À l'époque littéraire, dius ainsi que diū sont indépendants du paradigme courant de dies et conservés seulement en fonction adverbiale: dès l'époque d'Auguste on relève aussi la tendance à remplacer diū par la forme plus normale d'ablatif die, avec comme conséquence l'élimination de l'expression plus archaïque noctū diūque en faveur de nocte dieque, qui semble plus régulière et qui s'insère mieux dans les paradigmes de nox et de dies.



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