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Document Details : Title: Liberté et justice chez Lévinas. Subtitle: L'experience de l'impossible Author(s): LAROCHELLE, Gilbert Journal: Revue Philosophique de Louvain Volume: 102 Issue: 4 Date: novembre 2004 Pages: 583-609 DOI: 10.2143/RPL.102.4.516902 Abstract : L’interrogation philosophique de Lévinas se fonde sur le principe de l’indétermination de l’être et sur son impossible identité pour déboucher, ensuite, sur une morale de l’Autre érigée en règle absolue. Ce double constat, à la fois négatif et prescriptif, traverse toute l’œuvre du penseur de la sécularisation du judaïsme. Cependant, si le monde échappe à toute tentative de saisie définitive, comment peut-on se servir de Lévinas pour appréhender les manifestations du mal parfait d’une part et, d’autre part, que devient l’effort d’une réflexion visant ultimement à faire justice? Or, parce que l’incrimination présuppose une imputabilité, la stabilité minimale d’une représentation de l’origine de la faute, quelle possibilité ouvre l’entreprise de Lévinas pour mettre en perspective le meurtre d’autrui, singulièrement l’Holocauste perpétré par le nazisme? Car, la justice n’engage-t-elle pas une forte distribution des identités entre la victime et le victimaire? Le but de ce propos est d’offrir une relecture de Difficile liberté pour répondre à ce questionnement et pour montrer comment, à l’analyse, un discours sur l’être resurgit implicitement dans la démarche théologique et philosophique du penseur par excellence de l’altérité. Il s’agit de fournir une contribution critique pour examiner la tension entre la liberté et la justice ou les impasses de la distinction entre la métaphysique et l’ontologie. Levinas’ philosophical questioning is founded on the principle of the indeterminacy of Being and its impossible identity, in order to subsequently open onto a morality of the Other proposed as an absolute rule. This double standard, at once negative and prescriptive, is apparent throughout the work of the thinker on the secularisation of Judaism. However, if the world escapes all attempts to grasp it definitively, how can one rely on Levinas to comprehend the manifestations of perfect evil, on the one hand, and, on the other, what becomes of the effort at reflection ultimately aiming to bring about justice? Now because incrimination presupposes imputability, that is to say the minimum stability of representation of the origin of the fault, what possibility does Levinas’ reflection offer for bringing into perspective the murder of others, particularly in the Holocaust? Does justice not imply strong identity between aggressor and victim? The aim of this paper is to undertake a new reading of Difficile liberté to answer these questions and to demonstrate how, in the end, a discourse on Being re-emerges implicitly in the theological and philosophical approaches of the thinker of alterity par excellence. The aim is to provide a critical contribution in order to unveil both the tension between liberty and justice and the dead ends inherent in the distinction between metaphysics and ontology. |
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