previous article in this issue | next article in this issue |
Preview first page |
Document Details : Title: Sanskrit kalyana- interprèté à la lumière des contacts en Asie Centrale Author(s): PINAULT, Georges-Jean Journal: Bulletin de la Société de Linguistique de Paris Volume: 98 Date: 2003 Pages: 123-161 DOI: 10.2143/BSL.98.1.503773 Abstract : La nouvelle lecture d’un texte bilingue révèle un substantif tokh. B oñi, qui désigne la «hanche». La structure morphologique et la forme phonétique de ce mot peuvent s’expliquer par un emprunt très ancien à un mot *ani-. Il est proposé d’en rapprocher sanskrit a∞i-, signifiant 1) «cheville» (en védique, «cheville d’essieu»), et 2) «partie de la jambe au-dessus du genou». Ces deux emplois résultent d’extensions du sens premier de «hanche», soit par transfert anatomique, soit par analogie des parties du char avec les parties du corps humain. L’adjectif kaly0a-, interprété par Wackernagel comme signifiant originellement «aux beaux coudes», est analysé comme le masculinatif du féminin kalya2-: celui-ci continue un composé signifiant «aux belles hanches», *kaly-a∞i- = su-sro∞iselon une conception constante de la beauté féminine dans le monde indien. L’indo-aryen ancien a intégré, avant le stade de composition des hymnes védiques, un terme hybride appartenant à un dialecte indo-aryen archaïque: alors que le premier membre du composé est hérité (cf. gr. kalli-), le second membre a∞i- ne présente pas une structure indo-européenne. Ce nom de la hanche aurait été emprunté indépendamment par les Indo-Aryens et les ancêtres des Tokhariens à une langue non indo-européenne d’Asie Centrale. |
|