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Document Details : Title: L'absence du sujet en français contemporain Subtitle: Premiers éléments d'une recherche Author(s): LEEMAN, D. Journal: L'Information Grammaticale Volume: 110 Date: juin 2006 Pages: 23-30 DOI: 10.2143/IG.110.0.2014937 Abstract : L’existence du «sujet» est à ce point universelle que les langues sont susceptibles d’être classées selon la place qu’il occupe dans la phrase (on parle de langues SVO, SOV, etc. en typologie). Cela ne veut pas dire que soit appelé «sujet» un constituant caractérisé partout par les mêmes propriétés; ainsi, par comparaison avec le français entre autres, «les faits du japonais sont clairs: le prédicat est le seul terme nécessaire de l’unité phrastique et il ne manifeste aucun accord avec un quelconque constituant nominal. [...] en termes de syntaxe générale, la notion de sujet se justifie par l’hypothèse que dans chaque langue, bien que de façon variable dans les détails, il est possible, en restant dans une perspective strictement syntaxique, de reconnaître une hiérarchie des fonctions argumentales. À partir de là, la notion de terme initial de la relation prédicative apparaît comme susceptible [...] de permettre [...] d’identifier dans toute langue une fonction argumentale – sujet–» (Creissels, 1995: 220-221). Quoique tout verbe ne possède pas un «argument» sujet (tel falloir : Il faut de la patience), les modèles syntaxiques passés ou contemporains qui nous sont familiers définissent, de fait, le sujet comme l’un des arguments obligatoires du verbe et, comme tel, muni d’un sens (prototypiquement, le rôle agentif). Certes les énoncés n’ont pas tous de sujet matérialisé, mais ces cas de figure n’invalident pas la règle générale, étant interprétés de telle sorte qu’elle ne soit pas falsifiée: la structure de référence est toujours de la forme GN (sujet) GV, par rapport à laquelle sont décrites les phrases observables non canoniques. |
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