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Document Details :

Title: Jihâd, hijra et «devoir du sel» dans l'histoire du Turkestan oriental
Author(s): HAMADA, Masami
Journal: Turcica
Volume: 33    Date: 2001   
Pages: 35-61
DOI: 10.2143/TURC.33.0.480

Abstract :
Situé à un bout du Dâr al-islâm, le Turkestan oriental a été confronté, presque toujours dans son histoire, au problème du jihâd; d’abord pour élargir le territoire de l’Islam, puis pour le défendre contre les Infidèles. Après l’établissement de la domination mandchoue, il existait, certes, une faction qui insistait pour que le jihâd soit mis à exécution, mais la majorité des habitants des oasis, qui avaient à leur tête les administrateurs locaux, issus des lignées influentes de l’époque précédente, obéissaient paisiblement aux empereurs Qing, du moins pendant un siècle. La fonction de la classe dominante de la société musulmane était, au-delà de sa soumission officielle, de maintenir la cohésion de la communauté, dans laquelle la shari‘a continuait d’être appliquée. En effet, pour les Qing, il était préférable de voir leurs agents musulmans maintenir l’ordre par des moyens paisibles, y compris ceux offerts par la législation islamique. De son côté, la classe dirigeante musulmane possédait les outils idéologiques dont elle pouvait avoir besoin pour justifier sa soumission aux Infidèles — lesquels étaient, selon Mullâ Mûsâ, historien autochtone, la justice, ou plutôt la mansuétude du souverain mécréant et, en contrepartie de celle-ci, l’obéissance d’un obligé à son bienfaiteur. Cette morale, selon la terminologie de l’historien, est le «devoir du sel» reconnu dans l’ensemble du monde turk-islamique depuis toujours.

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