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Document Details :

Title: In Search of Expressions of Emotions in Ottoman Chancery Practices
Subtitle: The Genre of Personal Addresses in Ottoman Mektub. An Exploratory Study
Author(s): URSINUS, Michael
Journal: Turcica
Volume: 53    Date: 2022   
Pages: 351-367
DOI: 10.2143/TURC.53.0.3291343

Abstract :
In this article, I examine a textual category which (if I am not mistaken) has so far escaped being given a specific name. The term ‘personal address’ is therefore applied for want of a better term. Ottoman intra-office (or inter-urban) instructions or ‘letters’ (sg. mektub), and possibly other categories of documents from (primarily) provincial chanceries, as well as ‘private’ letters and notes, sometimes contain more or less extensive ‘postscripts’. These are distinguished from the main body of the text by being conspicuously written separately in the right margin at an angle of forty-five degrees, and in the (opposite) direction (from bottom to top) seen from the principal text. Such ‘postscripts’ are often, but by no means always, introduced with the words benim ruhım (‘my soul, spirit’, in the sense of ‘my dear friend’), and frequently end with direct appeals or warnings, even threats. They tend to revisit the principal topic of the letter, but on a more personal, less formal level. As a genre, they appear to reflect, by means of a direct personal address, another level in human relations beyond the merely administrative.



Dans cet article, j’étudie un genre de textes qui jusqu’à présent, me semble-t-il, n’a pas fait l’objet d’une désignation spécifique. C’est donc l’expression «adresse personnelle» qui est ici employée, faute d’une formulation plus adéquate. Les instructions ou les «lettres» (sing. mektub) qui sont envoyées d’un bureau à un autre (ou d’une ville à une autre) de l’Empire ottoman – mais il peut aussi s’agir d’autres catégories de documents provenant (principalement) des chancelleries provinciales, et il en va de même des lettres et des notes «privées» –, incluent parfois des «post-scriptum» plus ou moins longs. Ceux-ci se détachent du corps principal du texte puisqu’ils sont rédigés d’une manière particulièrement distincte dans la marge de droite, selon un angle de quarante-cinq degrés, et dans la direction (du bas vers le haut) opposée à celle de la lecture du texte principal. Ces «post-scriptum» sont souvent, mais c’est loin d’être toujours le cas, introduits par les mots benim ruhım («mon âme», «mon esprit», au sens de «mon cher ami») et se terminent par des sollicitations directes ou des mises en garde, voire des menaces. En tant que genre, il semble qu’ils reflètent, du fait de l’insertion d’une adresse personnelle et directe, un autre niveau dans les relations humaines qui se situe au-delà de celui des seules relations administratives.

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