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Document Details :

Title: Les pronoms dits «indéfinis» référant à la personne humaine
Subtitle: Des grammaires à l'usage et réciproquement
Author(s): SCHNEDECKER, Catherine
Journal: Bulletin de la Société de Linguistique de Paris
Volume: 111    Issue: 1   Date: 2016   
Pages: 341-389
DOI: 10.2143/BSL.111.1.3197372

Abstract :
L’objectif de cet article est de montrer que le système des pronoms dits indéfinis du français est beaucoup plus cohérent que ne le montrent les grammaires et qu’il se structure en micro-systèmes où la plupart des formes, y compris celles qui sont censées résulter de phénomènes de variation et sont ainsi marginalisées dans les inventaires, trouvent — formellement et structurellement — toute leur place. Pour ce faire, nous partirons des classements opérés par les grammaires usuelles et des propriétés nombreuses établies dans la littérature permettant de préciser les notions de pronom, de quantification et d’(in-)définitude, dans le but de clarifier le statut de certaines formes et de les trier en nous appuyant sur le classement proposé par Haspelmath. Nous illustrerons notre propos à travers trois études de cas, appuyées sur des corpus et des bases de données, l’une où nous comparerons aucun et sa variante «littéraire et juridique» nul, une seconde où nous interrogerons la présence d’autrui et de d’aucuns au sein de leur microsystème respectif et un troisième cas où nous essaierons d’élucider le rôle sémantico-référentiel de la locution pronominale peu étudiée tout un chacun.



The aim of this paper is to show that the system of the French indefinite pronouns is much more coherent than grammars indicate and that it is structurally made up of micro-systems in which most forms, including those which are supposed to result from variation and are thus marginalized in the usual classifications, find their place, both formally and structurally. To do so, we will start from the classifications made by typical reference grammars and the many properties established in the literature which provide clarification for notions such as those of 'pronoun', 'quantification' and '(in)definiteness', so as to clarify, in turn, the status of certain forms and classify them according to Haspelmath’s proposed classification scheme. We will illustrate this claim through three case studies based on corpora and databases: in the first one, we compare aucun and its 'literary and legal' synonymous form nul; in the second one, we examine the complementary distribution of autrui and d’aucuns within their respective micro-system; in the third one, we attempt to elucidate the referential role of the little-studied pronominal phrase tout un chacun.

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