previous article in this issue | next article in this issue |
Preview first page |
Document Details : Title: Le corps propre Subtitle: Une pierre d'achoppement des théories contemporaines sur l'identité personnelle Author(s): ROMAGNOLI, Simone Journal: Revue Philosophique de Louvain Volume: 108 Issue: 2 Date: mai 2010 Pages: 287-312 DOI: 10.2143/RPL.108.2.2051634 Abstract : En dépit de la richesse et de la subtilité des arguments avancés, le débat philosophique contemporain anglo-américain sur l’identité personnelle tend à écarter — en ce qui concerne essentiellement les théoriciens d’inspiration lockéenne, mais, fait curieux, non pas eux seulement — ce qui depuis la phénoménologie semble être un aspect incontournable de toute réflexion sur la personne humaine: le corps propre. Cette locution, qui est la traduction établie du mot allemand Leib (qu’on rend également par le terme «chair»), désigne l’expérience intérieure (Selbsterfahrung) de la corporéité, expérience constitutive de la sorte d’être que nous sommes. Or, nous montrerons que cette mise à l’écart du corps propre, comme conséquence nécessaire d’un dualisme résurgent entre le corps et l’esprit, ne peut être assumée complètement par ces auteurs qui, pourtant, s’y réfèrent en évoquant la possibilité logique d’un changement de corps. In spite of the richness and the subtlety of the arguments put forward, the contemporary Anglo-American philosophical debate on personal identity tends to set aside – in regard mainly, but curiously not exclusively, to theorists inspired by Locke – something which, since the advent of phenomenology, appears to be an inescapable aspect of all reflection on the human person: the body itself. This term, which is the established translation for the German word Leib (also translated by the term «flesh»), refers to the interior experience (Selbsterfahrung) of corporeity, an experience that is constitutive of the kind of being that we are. We seek to show that this setting aside of the body itself, as a necessary consequence of a resurgent dualism between the body and the mind, cannot be completely adopted by these authors who nonetheless refer to it by citing the logical possibility of a change of body. |
|