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Title: Levinas et Heidegger, côte à côte et face à face
Subtitle: Sur la question de l'habitation
Author(s): FAGNIEZ, Guillaume
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 106    Issue: 4   Date: décembre 2008   
Pages: 747-770
DOI: 10.2143/RPL.106.4.2034346

Abstract :
La présente étude se consacre à l’examen du reproche d’«attachement au lieu» adressé par Levinas dans les années soixante à l’oeuvre de Heidegger. La mise en évidence de l’arrière-plan que constitue le premier moment réceptif de l’entre-deux-guerres — compréhension positive de l’être, dégagement d’un immanentisme radical — permet tout d’abord de rendre compte de la mise sur la sellette du concept de «lieu». L’enquête menée ensuite dans le corpus heideggérien ne met pas tant au jour les indices irréfutables d’une orientation irrémédiablement «particulariste» de la réflexion, que les structures d’une pensée de l’habitation qui par sa dimension historique peut être conçue comme le présupposé même des recherches de Levinas sur ce thème. Dès lors peut être avancée l’hypothèse d’une articulation de ces pensées, qui bien qu’opposées font face ensemble aux périls de l’époque: «enracinement» et «mondialisation» compris comme deux visages de l’inhumanité.



This paper focuses on Levinas’ criticism in the 1960s of «attachment to place» in the work of Heidegger. By highlighting the background formed by the first stage of Levinas’ reading of Heidegger — an understanding of Being as positive and an identification of a radical immanentism — it is possible to explain Levinas’ cross-examination of the concept of «place». The present study of Heidegger’s work does not so much unearth irrefutable evidence of an unchangeably «particularist» orientation in his thought as expose the structures of a meditation on «dwelling» which, in its historical dimension, can be understood to be the fundamental premise of Levinas’ research in this area. Thus, it is possible to advance the hypothesis of an articulation of these thoughts which, while contradictory, confront the dangers of the epoch: «rootedness» and «globalization» together seen as two sides of the inhuman.

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