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Title: Infinit et impératif de narration en français et en russe
Author(s): KOR-CHAHINE, Irina , TORTERAT, Frédéric
Journal: L'Information Grammaticale
Volume: 109    Date: mars 2006   
Pages: 45-50
DOI: 10.2143/IG.109.0.2005791

Abstract :
L’intervention d’un événement spontané dans le récit correspond à un certain moment de la chaîne actionnelle, mais aussi, dans une autre terminologie, à un apport particulier dans une suite rhématique. Dans cette vue, deux champs de recherche en linguistique sont concernés: d’une part, celui de l’organisation textuelle de la diégèse, et, d’autre part, celui de la répartition thème-rhème dans le discours narratif. Ainsi résumée, la problématique de l’événementiel dans le récit exige d’être abordée sur plusieurs plans: phrastique et interphrastique (et ainsi cotextuel et contextuel), mais aussi métatextuel. Or, en rappelant ces généralités, nous demeurons dans le domaine de l’indéformable, et la question est plutôt de savoir si cette coïncidence du diégétique et du rhématique résiste à la variabilité linguistique.
Nous partirons donc ici d’un cas de dramatisation événementielle dans le récit qui, en français comme en russe, reporte en un sens à une forme d’intensification actionnelle. Ce cas en français est bien cerné: il s’agit de l’infinitif de narration, autrement dit (un peu improprement) historique, tandis qu’en russe, il correspond à un emploi de l’impératif en diégèse qui présente visiblement les mêmes caractéristiques, de sorte que les slavistes l’ont baptisé, là aussi, de narration. À première vue, infinitif et impératif ne comportent pas les mêmes implications co(n)textuelles, mais les acceptions analogues que dégage ce type d’emploi en particulier, et qui relèvent autant de leur inscription dans une textualité diégétique que dans une suite rhématique, sont tout simplement frappantes. D’une part, infinitif français et impératif russe de narration apparaissent tous deux dans un syntagme locutionnel déterminé, et, d’autre part, ils s’appuient généralement sur des opérateurs variés qui font office de rhématiseurs. Par ailleurs, ces deux formulations présentent dans la plupart des cas les faits dans l’intensité, mais également l’instantanéité, dans lesquelles se fondent leurs principales caractéristiques communes.

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