this issue
previous article in this issuenext article in this issue

Document Details :

Title: Un traité d'épidémiologie de la médecine traditionnelle persane
Subtitle: Mofarraq ol-heyze va'l-vabâ de Mirzâ Mohammad-Taqi Shirâzi (ca. 1800-1873)
Author(s): EBRAHIMNEJAD, H.
Journal: Studia Iranica
Volume: 27    Issue: 1   Date: 1998   
Pages: 83-107
DOI: 10.2143/SI.27.1.2003936

Abstract :
Tant dans l'opinion des professionnels de la santé que chez le profane, la médecine moderne pratiquée en Iran d'aujourd'hui n'a aucune parenté historique avec la médecine traditionnelle d'autrefois. Or, tout comme la médecine européenne, qui n'a pas connu une rupture prompte et définitive avec l'hippocratisme, la médecine persane traditionnelle au XIXe siècle ne se trouvait pas non plus immobile et entièrement attachée à la médecine d'Avicenne d'origine galénico-aristotélicienne. Toutes les deux ont subi des évolutions à des degrés variés et dans des conditions différentes. En Iran du XIXe siècle, l'évolution médicale est largement liée à la pression des épidémies. La littérature épidémologique qui en est née présente une nouveauté incontestable par rapport aux textes médicaux des siècles précédents. Cette évolution est particulièrement illustrée par les travaux de Shirâzi, surtout dans son ouvrage Mofarraq ol-heyze va'l-vabâ présenté ici en version originale et en traduction. Le mérite de cet auteur est d'avoir différencié le choléra de la cholérine (nom souvent donné au heyze par les médecins européens), qui n'était, selon Shirâzi, que les cas de diarrhée devenus très fréquents en raison de la malnutrition. La cause pathologique du heyze pour Shirâzi est le fesâd-e me'de (lit. pourissement de l'estomac), signifiant toxi-infection alimentaire et qui est sans fièvre. Ce n'est pas le cas du choléra qui est causé par l'atmosphère putride et dont le symptôme principal est la fièvre.



Health professionals and laymen agree that modern medicine as it is practiced today in Iran, has no historical link with the traditional medicine of the past. However, just as European medecine has not completely and definitively broken with hippocratism, nor was Persian traditional medecine of the nineteenth century totally immobile and attached to Avicennian medecine of galenico-aristotelian origin. Both have evolved in varying degrees and different conditions. In nineteenth-century Iran, medical evolution was largely linked to the pressure brought on by epidemics. The epidemiological literature which was thus produced makes an undeniable turning point in Persian medical literature, breaking with that of earlier centuries. This evolution can be seen most clearly in Shirâzi's works, particularly in his Mofarraq ol-heyze va'l -vabâ, present here both in the original language and translated. The merit of Shirâzi is to have differenciated cholera from heyze (known as cholerine by European physicians) which was, according to him, only a case of diarrhœa become widespread as a result of malnutrition. The pathological cause of heyze for Shirâzi is fesâd-e me'de which signifies food toxi-infection, without fever, as opposed to cholera which was supposed to be caused by a putrid atmospher and the main symptom of which was fever.

Download article