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Title: Le sens des «timiôtera» et l'éthique du partage de la «sophia» chez Platon
Author(s): NIORMANDEAU, Geneviève
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 101    Issue: 3   Date: Août 2003   
Pages: 367-382
DOI: 10.2143/RPL.101.3.748

Abstract :
L’un des axiomes de l’interprétation ésotériste de Th. A. Szlezák consiste à voir, dans les «choses plus précieuses» (timiôtera, Phèdre 278d-e), des doctrines métaphysiques réservées à la transmission orale. Par une analyse lexicologique des termes apparentés à timios dans l’œuvre de Platon, et un examen du passage litigieux du Phèdre, l’A. démontre que ces termes ne servent jamais à désigner des doctrines, et que la possession des «choses plus précieuses » se résume à la maîtrise de l’art des discours. Selon Szlezák, Platon s’abstiendrait volontairement de révéler par écrit des doctrines métaphysiques, et cette rétention du savoir pourrait être observée chez les personnages de philosophes de l’œuvre de Platon. L’analyse par l’A. du comportement de ces personnages, et des grands principes éthiques concernant le partage de la sophia, démontre que, pour Platon, s’abstenir volontairement d’éduquer ses semblables est une faute éthique grave, un comportement qui relève d’un vice: le phthonos (l’égoïsme mesquin).

One of the axioms of Th. A. Szlezák’s esoteric interpretation consists in seeing in the «most precious things» (timiôtera, Phaedrus 278 d-e) metaphysical doctrines reserved for oral transmission. By means of a lexicological analysis of terms related to timios in Plato’s works, and by means of an examination of the controversial passage in the Phaedrus, the A. demonstrates that these terms never serve to designate doctrines, and that the possession of the «most precious things» can be summed up as mastery of the art of discourse. According to Szlezák, Plato voluntarily refrains from revealing metaphysical doctrines in writing, and this retention of knowledge can be observed in the characters of philosophers in Plato’s works. The analysis by the A. of the behaviour of these characters, and of the major ethical principles concerning the sharing of sophia, shows that, for Plato, it is a serious ethical fault to abstain voluntarily from educating one’s peers, and constitutes a kind of behaviour that arises from a vice: that of the phthonos (petty-minded egotism). (Transl. by J. Dudley).


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