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Title: Le temps qui s'avance et l'instant du changement (Timée, 37 c-39 e, Parménide, 140 e-141, 151 e-155 e)
Author(s): DIXSAUT, Monique
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 101    Issue: 2   Date: Mai 2003   
Pages: 236-264
DOI: 10.2143/RPL.101.2.738

Abstract :
Parler du temps selon Platon semble imposer comme unique référence ce qui en est dit dans le Timée. Mais même dans le Timée, il n’y a pas d’unité du temps, bien que le temps cosmique serve de lien avec l’être intelligible. Dans le Parménide, ce lien n’existe pas, de sorte que (première hypothèse) le temps s’identifie à un devenir qui est pur passage en tous sens, ou (deuxième hypothèse) s’immobilise dans la série des maintenant, tout en progressant selon le nombre. Mais si être, c’est forcément selon Parménide être dans le temps, comment maintenir l’existence de Formes atemporelles? Ce problème engage l’interprétation de l’ensemble du Dialogue, compris ici comme la preuve que toute représentation des Formes faisant abstraction de l’âme qui les pose et les pense les réifie nécessairement. Chaque hypothèse construit un monde possible, mais en aucun d’eux la philosophie n’a sa place. Or l’instant suffit à montrer que tout n’est pas dans le temps, puisque le changement n’y est pas: il interrompt la marche du temps qui s’avance comme son analyse interrompt la succession des hypothèses.

To speak of time according to Plato seems to impose as single reference that which is said of it in the Timaeus. But even in the Timaeus there is no unity of time, although cosmic time serves as a link with intelligible being. In the Parmenides, this link does not exist, with the result that (first hypothesis) time is identified with a becoming which is pure transition in every sense, or (second hypothesis) is immobilised in the series of nows, while progressing numerically. But if being is necessarily being in time according to Parmenides, how can one maintain the existence of atemporal Forms? This problem concerns the interpretation of the whole Dialogue, understood here as the proof that any representation of the Forms that omits the soul which posits and thinks them, necessarily reifies them. Every hypothesis constructs a possible world, but philosophy has no place in any of them. Now the instant suffices to show that not everything is in time, since change is not in it: it interrupts the march of advancing time, as its analysis interrupts the succession of hypotheses. (Transl. by J. Dudley).


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