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Document Details :

Title: La démocratie post mortem
Author(s): MULGAN, Tim
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 101    Issue: 1   Date: Février 2003   
Pages: 123-137
DOI: 10.2143/RPL.101.1.725

Abstract :
Les théoriciens contemporains du libéralisme politique cherchent à rester neutres à l'égard des croyances métaphysiques ou religieuses controversées. Il existe indéniablement un désaccord en ce qui concerne ce qui nous arrive après notre mort. Or, les institutions démocratiques modernes n'accordent le droit de vote qu'aux vivants, négligeant dès lors la possibilité selon laquelle les morts pourraient avoir un intérêt légitime dans la gestion de la société d'aujourd'hui. Nous faisons ici une proposition concrète visant à permettre aux morts de voter, basée sur la notion de quota de suffrages. Chaque adulte se verrait allouer une quantité fixe de 10 suffrages. L'exercice du droit de vote ne serait pas obligatoire et l'ensemble des droits de suffrage restés inutilisés au décès de l'intéressé pourraient être laissés dans les mains d'un représentant désigné. Les électeurs pourraient laisser des instructions aux représentants, en ce compris des instructions relatives à la manière de consulter leurs volontés post mortem. Étant donné qu'il est ainsi possible d'octroyer un droit de vote aux morts, les penseurs libéraux qui accorderaient malgré tout leur préférence à un système électoral traditionnel sont dès lors tenus d'expliquer pourquoi une telle préférence serait en accord avec l'exigence libérale de neutralité.

Contemporary liberal political theorists seek to be neutral regarding controversial metaphysical or religious beliefs. People disagree about what happens to us after we die. Yet modern democratic structures only enfranchise the living, thus disregarding the possibility that the dead have a legitimate interest in the contemporary polity. I present a practical way to enfranchise the dead, based on the notion of a fixed franchise. Each adult would receive a fixed stock of ten votes. Voting at any particular election would be optional, and any votes left unused on a person's death could be left in the hands of a designated proxy. Voters could leave binding instructions for proxies, including instruction on how to consult the original voter's post-mortem wishes. As it is possible to enfranchise the dead in this way, liberals who still prefer traditional democratic structures must explain how this preference is consistent with liberal neutrality.


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