this issue
previous article in this issuenext article in this issue

Document Details :

Title: Obligations persistantes et réparation symbolique
Author(s): MEYER, Lukas H.
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 101    Issue: 1   Date: Février 2003   
Pages: 105-122
DOI: 10.2143/RPL.101.1.724

Abstract :
Notre tentative visant à contrebalancer les conséquences négatives d'actes préjudiciables passés, en vue du bien-être des personnes actuelles et futures, ne constitue pas en elle-même une réponse au fait que les personnes passées furent victimes de ces injustices. A l'égard de ces défunts, nous pouvons être tenus à des obligations persistantes qui soient pour partie basées sur des droits orientés vers le futur dont étaient titulaires ces personnes lorsqu'elles étaient vivantes. L'on peut généralement considérer les personnes comme étant titulaires d'un intérêt (et d'un droit moral) à voir préservée la réputation qu'elles méritent tant de leur vivant qu'après leur mort. Lorsque des personnes ont vu leurs droits violés, et ce de façon particulièrement inacceptable, leur réputation posthume peut dépendre du fait qu'elles sont publiquement reconnues comme victimes de ces injustices passées. Commémorer publiquement aujourd'hui les victimes défuntes peut être conçu comme une démarche visant à mettre en œuvre des mesures de compensation symbolique et de restitution. Alors que le fait de remplir des obligations persistantes à leur égard n'est pas en mesure de modifier la valeur que représente pour eux quelque moment de leur vie que ce soit, le fait pour nous de poser des actes appropriés de compensation symbolique modifiera la relation qui nous lie avec les victimes défuntes d'injustices historiques. Amener un tel changement relationnel peut être important pour l'auto-compréhension des auteurs de tels actes. De telles mesures de compensation symbolique, si elles sont couronnées de succès, peuvent également avoir des conséquences positives pour les victimes survivantes et indirectes.

Our attempt at counteracting the negative consequences of past wrongs for the well-being of current and future people does not by itself constitute a response to the fact that past people were victims of these injustices. To deceased people we can owe surviving duties which are, in part, based upon the future-oriented rights these people had while alive. People can be thought to generally have the interest (and the moral right) to have the reputation they deserve both during their lifetime and posthumously. When people were violated in their rights and badly so, their posthumous reputation can depend upon their being publicly acknowledged as victims of these wrongs. Publicly commemorating today’s dead victims can be interpreted as an effort at bringing about measures of symbolic compensation and restitution. While our fulfilling surviving duties toward them cannot change the value to them of any moment of their lives, our carrying out the appropriate acts of symbolic compensation will change the relation between us and the dead victims of historical injustices. Bringing about this relational change can be important for the self-understanding of the people who carry out the acts, and such measures of symbolic compensation, if successful, can have positive consequences for surviving and indirect victims as well.


Download article