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Title: A-t-on des obligations envers les morts?
Author(s): GOSSERIES, Axel
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 101    Issue: 1   Date: Février 2003   
Pages: 80-104
DOI: 10.2143/RPL.101.1.723

Abstract :
L'A. discute de la question de savoir à quelles conditions l'on peut défendre l'idée d'obligations envers les morts tout en considérant dans le même temps ces derniers comme ayant cessé d'exister (à tout le moins dans un sens pertinent sur le plan moral). Il examine et rejette d'abord trois stratégies latérales (Callahan, Wellman, Partridge) qui reposent sur une notion d'obligation à propos plutôt qu'envers les morts. Il examine ensuite la stratégie frontale proposée par Feinberg qui consiste à soutenir la possibilité de dommages (pré)-posthumes et, consécutivement, d'obligations envers les morts. Cette position est rejetée elle aussi, en particulier en raison du déterminisme qu'elle présuppose et de la coexistence problématique qu'elle pose entre propriétés posthumes et dommages ante mortem. L'A. tire les conséquences de l'échec de ces tentatives latérales et frontale. Si nous tenons à défendre coûte que coûte l'idée d'obligations envers les défunts, il faut se résoudre notamment (mais pas uniquement) à accepter la prémisse métaphysique selon laquelle les morts existent, sauf à renoncer à l'idée selon laquelle une obligation morale ne peut avoir de sens qu'envers une personne à laquelle on puisse causer du dommage.

The A. discusses conditions for the idea of obligations towards the dead, while simultaneously holding the view that dead people have ceased to exist in a morally relevant sense. He examines and rejects three «lateral» strategies (Callahan, Wellman, Partridge) that rest on a notion of obligations concerning, rather than towards the dead. He then goes on to scrutinize Feinberg's «frontal» strategy, that consists in defending the possibility of (pre)-posthumous harms, and, as a result, of obligations towards the dead. The A. rejects this standpoint also, especially because of the deterministic view on which it rests, and because of the coexistence it implies between post-mortem properties and ante-mortem harm. Both lateral and frontal strategies thus fail to justify obligations towards the dead. The A. then suggests that if we wish to stick to the latter, we might have to endorse the metaphysical claim that seems to be implied in it (i.e. that dead people do exist in some morally relevant sense), unless we are ready to abandon the idea that a moral obligation towards a person only makes sense if this person is in a position to be harmed.


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