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Document Details :

Title: L'expérimentation sur l'être humain
Subtitle: De la nécessité de la recherche au rejet de l'objectivation médicale
Author(s): PINSART, Marie-Geneviève
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 100    Issue: 3   Date: Août 2002   
Pages: 466-499
DOI: 10.2143/RPL.100.3.692

Abstract :
Hans Jonas est un des premiers philosophes à s’être intéressé au développement de la bioéthique dans les années 1960. Il souligne que l’expérimentation sur l’être humain est justifiée tant d’un point de vue scientifique que social: elle est incontournable pour améliorer ou mettre au point de nouveaux traitements et elle témoigne de la haute valeur que la société occidentale accorde au progrès. Jonas estime que l’expérimentation représente toujours une forme de sacrifice et que le consentement véritablement libre de la personne est très rare. Il établit une distinction entre la valeur d’un acte et l’obligation de l’accomplir et rappelle que seule la formulation négative de la Règle d’Or («Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’ils te fassent») est prescriptive. Le degré d’identification de la personne avec l’expérimentation est, selon lui, un critère permettant de sélectionner les sujets. Sa réflexion sur l’expérimentation brise le ghetto de l’expertise purement scientifique et médicale et invite le philosophe à envisager des questions bioéthiques affectant le statut de l’être humain présent et à venir.

Hans Jonas was one of the first philosophers to interest himself in the development of bioethics in the 1960’s. He emphasizes that experimentation on human beings is justifiable both from a scientific and from a social point of view: it is inevitable in order to improve or perfect new forms of treatment, and it bears witness to the high value attached to progress by western society. Jonas holds that experimentation always represents a kind of sacrifice and that truly free consent on the part of the individual is very rare. He establishes a distinction between the value of an act and the obligation to carry it out, and recalls that only the negative formulation of the Gold Rule (“Do not do to others what you would not wish them to do to you”) is normative. The degree of identification of the individual with experimentation is, in his view, a criterion making it possible to select subjects. His reflection on experimentation breaks the ghetto of purely scientific and medical expertise, and invites the philosopher to envisage bioethical questions affecting the status of human beings both at the present time and in the future. (Transl. by J. Dudley).


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