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Document Details :

Title: Isis, les arbres et la mandragore d'après un manuscrit illustré du XVe siècle
Author(s): KOEMOTH, P.
Journal: Orientalia Lovaniensia Periodica
Volume: 29    Date: 1998   
Pages: 145-162
DOI: 10.2143/OLP.29.0.583568

Abstract :
S'il est une constante dans les récits mythologiques relatant les tribulations de la déesse égyptienne Isis, c'est bien l'indéfectible acharnement dont elle fait montre pour retrouver la dépouille de son époux Osiris, assassiné par Seth avant d'être jeté dans le Nil. Au dire de Plutarque, le cadavre divin, balloté par les eaux du fleuve puis de la mer, aurait achevé sa course dans un tamaris qui l'aurait peu à peu incorporé dans son tronc, quelque part sur la côte orientale de la Méditerranée, non loin de Byblos. C'est dans cet arbre transformé par la suite en pièce de charpente que la déesse aurait finalement retrouvé le corps de son cher disparu. Pour l'auteur grec, la poutre de bois que les habitants de la cité phénicienne vénéraient dans le temple local d'Isis confirme la valeur étiologique de son récit. Si cette version tardive du mythe rapportée par l'auteur du De Iside et Osiride ne trouve apparemment pas d'écho dans les sources pharaoniques, il n'en reste pas moins que la présence d'Osiris dans l'arbre de Byblos relève, à n'en pas douter, d'une authentique tradition égyptienne, suivant laquelle Osiris manifestait son retour à la vie à travers le reverdissement saisonnier de diverses essences d'arbres qui sommaient les tertres funéraires sous lesquels il était censé reposer en divers points du territoire3. Cette présence végétale du dieu bousirite s'exprimait aussi dans plusieurs plantes herbacées progressivement intégrées à son culte lors de l'osirianisation des nomes.

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