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Document Details :

Title: Ya'Ar Ha-Levanon, ou la quête de la connaissance perdue
Subtitle: Un texte en prose rimée de Moshe de Rieti
Author(s): GUETTA, Alessandro
Journal: Revue des Études Juives
Volume: 164    Issue: 1-2   Date: janvier-juin 2005   
Pages: 55-117
DOI: 10.2143/REJ.164.1.578763

Abstract :
Ya‘ar ha-Levanon (Forêt du Liban) est un texte en prose rimée de Moshe ben YitzÌaq de Rieti, un auteur mieux connu pour son Miqdas me‘at (Le petit Sanctuaire), la «réponse juive» à la Divine Comédie de Dante Alighieri. Dans ce texte court et parfois hermétique, publié ici pour la première fois, Rieti formule une série de questions sur la perte de repères intellectuels et sur l'égarement qui s'ensuit. En guise de réponse, il a la vision de «deux sœurs jumelles», MaÌlah et No‘ah (Maladie et Errance), filles de Ṣel et de Paḥad (Ombre et Peur), qui déclament une série de monologues parallèles sur la condition misérable du monde. On peut interpréter les paroles de ces deux personnages comme une plainte pour la chute de l'âme dans le corps (une lecture juive de l'idée néoplatonicienne) ou comme l'hymne de douleur pour l'exil de la Shekhinah, à la fois présence divine et communauté d'Israël. Ya‘ar ha-Levanon est écrit dans un style typique de son auteur, une prose rimée qui contribue à conférer aux sujets traités un ton lyrique et solennel.

Ya‘ar ha-Levanon (The Forest of Lebanon) is a text in rhymed prose by Moshe ben YitzÌaq da Rieti, also author of the famous Miqdas me‘aṭ (The Small Sanctuary), the «Jewish response» to Dante Alighieri's Divine Comedy. In this short and difficult text, published here for the first time, the author formulates a series of questions on the loss of intellectual bearings and the resulting loss of direction. By way of response, he has a vision of the «twin sisters» MaÌlah and No‘ah (Illness and Wandering), the daughters of Ṣel and Paḥad (Shadow and Fear), who recite a series of parallel monologues on the miserable state of the world. This may be interpreted as a Jewish reading of the neoplatonic idea of the fall of the soul or as the kabbalistic notion of the exile of the Shekhinah, at once the divine presence and the community of Israel. The rhymed prose, typical of its author, in which Ya‘ar ha-Levanon is written contributes to lending its subject matter a lyrical and solemn tone.

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