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Title: Moralité et magie
Author(s): LESAGE, Dieter
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 90    Issue: 1   Date: Février 1992   
Pages: 50-66
DOI: 10.2143/RPL.90.1.556163

Abstract :
Dans le partage de notre intérêt, de notre attention et de notre souci pour d'autres personnes, nous donnons généralement la priorité à des personnes qui, d'une manière ou d'une autre, nous sont proches. D'un point de vue impersonnel et impartial, on pourrait objecter contre cette attitude qu'elle est égocentrique et arbitraire. La question de savoir si l'on doit donner une signification morale à la proximité des personnes qui font appel à notre souci forme l'enjeu du débat entre les positions universalistes et particularistes dans la philosophie dite anglo-saxonne. À travers une analyse de l'emploi du possessif 'mon' dans le contexte des attitudes symboliques, cet article développe un argument en faveur de l'idée que, contrairement à ce que suggère William Godwin, ce possessif peut bel et bien avoir une signification magique et que de plus, cette signification a indéniablement une portée morale.

In the distribution of our interest in, and attention and care for other persons, we generally give priority to persons who, in one way or another, are near to us. From an impersonal and impartial point of view, one may object that this attitude is egocentric and arbitrary. The question wether or not to give moral significance to the proximity of persons who call for our care is at the heart of the debate between universalist and particularist positions in so-called anglo-saxon philosophy. By way of an analysis of the use of the pronoun 'my' in the context of symbolic attitudes, this article develops an argument for the idea that, contrary to what has been suggested by William Godwin, the pronoun 'my' may very well have a magic significance and that, moreover, this significance umistakenly has a moral bearing

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