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Document Details :

Title: Du bon sens le mieux partagé
Author(s): LORIES, Danielle
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 94    Issue: 2   Date: 1996   
Pages: 243-270
DOI: 10.2143/RPL.94.2.541806

Abstract :
Cet article propose une confrontation en quatre temps de la générosité cartésienne avec la phronèsis de l'Éthique à Nicomaque. 1° Les deux vertus affrontent la contingence d'une situation, et cherchent à mettre en rapport sa particularité avec un universel; dès lors la certitude du jugement en cause est d'un autre ordre qu'en science. 2° Elles ont un rapport normatif aux vertus éthiques et déterminent pour elles une mesure qui est un juste milieu. 3° Elles présentent un double aspect, intellectuel et plus proprement moral, dont les composantes font cercle. 4° Elles dessinent un rapport respectueux, favorable et amical à autrui. Ce que la générosité révèle ainsi, c'est qu'il est cartésien de reconnaître l'impossibilité d'énoncer des lois générales de l'agir humain comme on énonce les lois de la nature, d'admettre que le plus sage est de s'en remettre dans l'ordre de l'agir à la bonne volonté au moins possible de chacun et à son jugement, de faire ainsi le plus grand cas de la libertéindividuelle, de son absoluité en chacun de nous.

This article sets out to contrast cartesian generosity with the phronesis of the Nicomachean Ethics under four headings. 1. The two virtues confront the contingency of a situation and seek to bring together its particularity with a universal; hence the certainty of the judgement in question is of a different order to that in science. 2. These virtues have a normative relationship to the ethical virtues and determine for them a measure which is the right middlepoint. 3. They have a twofold aspect, intellectual and more truly moral, the components of which are circular. 4. They portray a respectful, favourable and friendly relationship with other people. What generosity reveals in this way is that it is cartesian to recognize the impossibility of laying down general laws of human action as one lays down laws of nature, to admit that the wisest thing to do is to rely in the order of action on the good will that is at least possible in each individual and on his judgement, thus to attach the greatest importance to individual freedomand its absoluteness in each of us.

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