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Document Details :

Title: Le Prophète musulman en tant que nâshir Allâh et ces antécédents
Subtitle: Le "Nazôraios" évangélique et le Livre des Jubilés
Author(s): VAN REETH, J.
Journal: Orientalia Lovaniensia Periodica
Volume: 23    Date: 1992   
Pages: 251-274
DOI: 10.2143/OLP.23.1.519174

Abstract :
Dans le Coran Ibrâhîm, rejettant le polythéisme ancestral, adresse à son père ces paroles qui, à première vue, ne devraient poser aucun problème: "O mon père, pourquoi adores-tu ce qui n'entend ni voit, et ne te sert à rien?" – S 19:42/43). Cependant Ibn Hišâm, traitant des précurseurs de Mohammed, nous a transmis une note fort intéressante concernant la nature du prophète islamique, que H. Winckler et A. Jeremias avaient déjà mise en rapport avec notre texte, selon laquelle l'activité de tout prophète supposerait trois attitudes fondamentales. D'abord il est sensé, évidemment, de croire (âmana) aux paroles divines qui lui sont adressées. Ensuite le prophète doit intérioriser ce qu'il a entendu, préserver sa prophétie comme un trésor, ne pas la dévoiler à quiconque. La prophétie prend dès lors, au point de vue d'Ibn Hišâm, un caractère secret, ésotérique, ayant un sens caché et salutaire, destiné aux seuls croyants. C'est alors qu'intervient la mission prophétique proprement dite, la troisième tâche du prophète: celle de témoigner (ṣaddaqa) de la véracité de son message et de propager la vraie foi parmi ses adeptes.
Si on consent à rapprocher le verset coranique du texte d'Ibn Hišâm, il ne faudra guère d'émendation pour corriger yubṣiru en yanṣuru. Serait-ce la leçon primitive? Nous avons, pour en juger, des arguments d'ordre interne, ainsi que d'importantes sources parallèles, qui nous obligeront de répondre par l'affirmatif.


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