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Title: «Commodum», le bonheur selon saint Anselme
Author(s): TREGO, Kristell
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 102    Issue: 1   Date: Février 2004   
Pages: 104-123
DOI: 10.2143/RPL.102.1.503709

Abstract :
Anselme opère une identification, sans doute inouïe dans l’histoire de la philosophie, entre le bonheur et le commode. En rabattant le bonheur sur les choses commodes, Anselme se sépare de la conception antique du bonheur qui l’identifiait à la vertu; mais il se sépare également d’Augustin, qui ne faisait à cet égard qu’adapter la doctrine antique en ne liant plus le bonheur simplement à la vertu, mais à l’amour de Dieu. Au contraire, chez Anselme, loin de se concevoir comme dépendant de notre être, le bonheur compris comme du commode se conçoit comme consistant en certaines possessions, soit en tout ce que les Anciens avaient refusé qu’il soit. En identifiant le bonheur et le commode, Anselme entre donc dans un dialogue implicite avec la pensée antique.

Anselm brings about an identification, doubtless unheard of in the history of philosophy, between happiness and the advantageous. By reducing happiness to the advantageous, Anselm separates himself from the ancient conception of happiness, which identified it with virtue. But he also distances himself from Augustine, who in this respect merely adapted the ancient doctrine by no longer attaching happiness simply to virtue, but to the love of God. In Anselm, on the contrary — far from being conceived as depending on our being — happiness, since it pertains to the advantageous, is conceived as consisting in certain possessions, thus in precisely what the Ancients had refused it to be. By identifying happiness and the advantageous Anselm accordingly enters into an implicit dialogue with ancient thought. (Transl. by J. Dudley).


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