previous article in this issue | next article in this issue |
Preview first page |
Document Details : Title: Democratic Citizens Care! Subtitle: Enacting Responsibility and Care in Education for the Achievement of Democracy Author(s): FRANZINI TIBALDEO, Roberto Journal: Revue Philosophique de Louvain Volume: 120 Issue: 1 Date: février 2023 Pages: 83-102 DOI: 10.2143/RPL.120.1.3292151 Abstract : Towards the end of her enquiry into the need to make care, not economics, the central concern of democratic political life, Joan Tronto takes seriously the idea that 'democratic citizens care' and tries to envision the practical effects of this paradigmatic shift. They aim to promote care in society, in a way capable of addressing the diversity of caring needs of each person and through the creation of 'social institutions congruent with that diversity'. Moreover, the democratic citizens’ 'care about care' stimulates them to gear society and politics towards freedom, equality, and justice. As a result, care entails fostering personal and relational abilities, including the attentiveness to one’s own needs as well as those of others, the capacity to cooperate instead of simply competing, and the boost of collective responsibility. According to Tronto, education is the practice thanks to which society achieves these goals. What I find interesting is the convergency between Tronto’s care-based perspective and current democratic-educational practices spread across the world. But as regards one of these, namely Matthew Lipman and Ann Margaret Sharp’s 'Philosophy for Children' (P4C), the convergency is even more interesting and unique, due to the centrality of 'caring thinking' in P4C. What I endeavour to show in this article is that the similarity between Tronto’s approach to care and P4C is mutually revealing, in the sense that Tronto’s reflection sheds light on the political potential of P4C, whereas the latter provides an effective embodiment of Tronto’s 'thick' utopian thinking. Afin de faire du care, et non de l’économie, la préoccupation centrale de la vie politique démocratique, Joan Tronto prend au sérieux l’idée selon laquelle les «citoyens démocratiques font preuve de care», et elle cherche à envisager les effets de ce changement de paradigme. Ces mêmes citoyens cherchent à promouvoir le care dans la société, en essayant répondre à la diversité des besoins en care éprouvés par chaque individu, et en créant des «institutions sociales compatibles avec cette diversité». En outre, le soin que les citoyens démocratique prennent du care lui-même les encourage à accommoder la société et la politique à la liberté, à l’égalité et à la justice. Par conséquent, le care implique qu’il faut cultiver des capacités personnelles et relationnelles, telles que l’attention tant à ses propres besoins qu’à ceux des autres, la capacité de coopérer plutôt que de rivaliser, et l’accroissement de la responsabilité collective. Selon Tronto, c’est grâce à l’éducation que les sociétés parviennent, en pratique, à atteindre ces objectifs. Je considère que la convergence entre la perspective de Tronto, fondée sur le care, et les pratiques démocratico-éducatives répandues un peu partout dans le monde, mérite qu’on s’y arrête. À cet égard, la «Philosophie pour les enfants» (P4C) de Matthew Lipman et Ann Margaret Sharp est particulièrement intéressante et unique tant elle converge avec la perspective de Tronto, du fait du caractère décisif de la «pensée bienveillante» (caring thinking) dans la P4C. Dans cet article, je m’efforce de montrer que la similarité entre l’approche du care par Tronto et celle de la PC4 sont réciproquement révélatrices, dans la mesure où la réflexion de Tronto met en lumière le potentiel politique de la P4C, là où celle-ci incarne dans les faits la pensée utopique de Tronto, dans toute sa densité. |
|