this issue
previous article in this issuenext article in this issue

Preview first page
Document Details :

Title: Un seuil entre deux mondes?
Subtitle: Les animaux et les êtres humains de Darwin à nos jours
Author(s): PENCE, Charles H.
Journal: Revue Théologique de Louvain
Volume: 53    Issue: 4   Date: 2022   
Pages: 436-452
DOI: 10.2143/RTL.53.4.3291310

Abstract :
La distinction entre les humains et les animaux a fait débat depuis longtemps, particulièrement depuis que le travail de Darwin a montré que les êtres humains partagent avec les autres animaux des ancêtres communs. L’œuvre de Darwin se trouve elle-même dans une sorte de tension: tandis qu’il tente de maintenir une place spéciale pour les facultés morales quand il distingue les humains des animaux, il consacre la majeure partie de son travail à argumenter en faveur de l’acquisition graduelle de tous les traits physiques et psychologiques. La question de l’acquisition de la moralité reste controversée de nos jours, et c’est peut-être, au moins en partie, en raison d’une confusion conceptuelle: si le concept de «moralité» n’est pas suffisamment bien défini, les efforts empiriques pour découvrir dans quelle mesure elle est présente chez les animaux sont voués à l’échec. Je présente ici quelques tentatives pour isoler des composantes de la conscience et de la cognition, de manière à faciliter l’observation d’une continuité entre humains et animaux. Certes, il est nécessaire d’engranger davantage de données empiriques. Mais il semble d’ores et déjà probable que la conscience, comme aussi nos autres capacités évoluées, s’inscrit dans la continuité d’autres caractéristiques psychologiques chez les animaux, ce qui, en un certain sens, résorbe la tension de Darwin.



The distinction between humans and animals has been a subject of debate, in particular since the work of Darwin demonstrated that humans are related to all other organisms by common ancestry. Darwin’s own work finds itself in a kind of tension: while he attempts to preserve a special place for the moral faculties in distinguishing humans from animals, he spends the vast majority of his career arguing for the gradual acquisition of all physical and psychological characters. While the question of the evolution of morality remains murky even today, this may well be the result (at least in part) of a conceptual confusion: if «morality» is not a sufficiently well-defined concept, then empirical efforts to discover its extent among the animals are doomed to fail. I thus present here a series of efforts to decompose animal cognition and consciousness, making it easier to see the extent of continuity and discontinuity between humans and animals. While further empirical data is certainly required, it now seems likely that consciousness, as with our other evolved capabilities, is broadly continuous with other psychological features in animals, dissolving Darwin’s tension.

Download article