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Document Details :

Title: Le cimetière de Jebel Sahaba (site 117, Nubie)
Subtitle: Nouvel examen des traces de violences interpersonnelles
Author(s): DIAS-MEIRINHO, Marie-Hélène , CREVECOEUR, Isabelle , ANTOINE, Daniel , BON, François
Journal: Archéo-Nil
Volume: 30    Date: 2020   
Pages: 17-35
DOI: 10.2143/ANI.30.0.3291293

Abstract :
La discussion sur les actes récurrents de violences interpersonnelles durant la préhistoire repose pour beaucoup sur la fouille du cimetière de la fin du Pléistocène supérieur de Jebel Sahaba (Nubie) dans la Vallée du Nil, effectuée au début des années 1960 par l’équipe de F. Wendorf. La publication des données de terrain fait indéniablement figure de référence sur la question. Toutefois depuis cet ouvrage, aucune étude exhaustive des stigmates laissés sur les restes humains n’a été entreprise afin d’appréhender l’étendue du phénomène de violence identifié sur ce site. Mise en place entre 2013 et 2019, la présente révision a permis l’analyse macroscopique et microscopique de l’ensemble des vestiges anthropologiques conservés au British Museum de Londres. Ces observations ont été combinées avec une évaluation des artéfacts lithiques associés aux inhumations. Les résultats obtenus nous permettent aujourd’hui de dresser un schéma global des spécificités des comportements humains en présence. Ces nouvelles données montrent pour la première fois que la majorité des lésions traumatiques identifiées peut être associée à l’utilisation de projectiles composites. Ensuite, nous confirmons que les traces de violences ne sont pas restreintes aux adultes de la population. En outre, au même titre que les enfants, les deux sexes en sont victimes de façon équilibrée. Enfin, un des points forts de nos observations, basé sur le nombre de cicatrisations des traumatismes subis, révèle que le cimetière de Jebel Sahaba n’est pas le reflet d’un évènement unique, mais bien le témoin de la récurrence et de la sporadicité de ces actes de violences interpersonnelles dans la vallée du Nil à la fin du Pléistocène supérieur. Les changements environnementaux à la fin de la dernière glaciation sont probablement à l’origine de stress démographiques et adaptatifs ayant contribué à l’expression conflictuelle des groupes de chasseurs-pêcheurs-cueilleurs peuplant cette région à cette période.



The debate on the traces of prehistoric interpersonal violence is heavily reliant on the early 1960s excavations of the Late Pleistocene cemetery of Jebel Sahaba (Nubia) by F. Wendorf. The publication of his work remains a key reference on the subject. However, no integrative study of the traces of violence left on the human remains was undertaken to better understand the extent of the phenomenon identified at this prehistoric site. Founded by several research programs in 2013, this present reassessment has allowed for a fully integrated analysis of all of the human remains curated/held at the British Museum in London. These detailed studies have been combined with an evaluation of the lithic assemblage associated with each grave. The study reveals further evidence of trauma and demonstrates that violence was not restricted to adult males – both sexes were affected as well as children. This article also highlights differences in funerary practices, particularly with the presence of individual, double, multiple, or successive burials.

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