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Document Details :

Title: From Medea to Cleopatra
Subtitle: Allusion, Illusion and Reality in Ovid's Heroides 12
Author(s): ALEKOU, Stella
Journal: Les Études Classiques
Volume: 90    Issue: 1-4   Date: 2022   
Pages: 359-386
DOI: 10.2143/LEC.90.1.3291242

Abstract :
Les études actuelles semblent valider le point de vue selon lequel les Héroïdes d’Ovide ne sont que des lettres élégiaques qui révèlent la perspective «féminine» de l’amour; il y a donc eu relativement peu de recherches sur d’éventuelles marques politiques, juridiques et socioculturelles de l’époque du poète dans le recueil. En se concentrant sur la Lettre 12, cet article tentera de remédier à cette lacune et avancera que l’«altérité» de Médée réside dans la romanisation ovidienne de son récit. Comme nous le montrerons, le texte fait allusion aux conquêtes expansives de Rome, à la politique des mariages, aux stéréotypes féminins de la propagande augustéenne et, enfin, à la victimisation des femmes dans certaines œuvres littéraires latines. L’article propose une lecture intertextuelle entre la Lettre 12 d’Ovide et les tragédies pertinentes d’Ennius et d’Accius, ainsi que l’Énéide de Virgile, avec un accent supplémentaire sur la Vie d’Antoine de Plutarque et l’Ode à Cléopâtre d’Horace. L’objectif est de mettre en lumière l’interaction entre les représentations de quatre femmes puissantes, à savoir Médée, Didon, Ariane et Cléopâtre. Ces associations permettent de croiser le mythe et l’histoire, mais aussi le droit, la politique et la littérature. Il sera enfin démontré que Médée est dépeinte dans la Lettre 12 comme la représentante d’un genre de puissantes feminae historiques et historicisées dont l’«altérité» littéraire est, en fait, une question fondamentalement politique.



Current scholarship appears to validate the view that Ovid’s Heroides are mere elegiac letters that disclose the 'feminine' perspective on love; there has been, thus, relatively little research on possible political, legal and socio-cultural evidence of the poet’s era in the collection. With focus on Letter 12, this paper will attempt to address this neglect and will put forward the claim that Medea’s 'otherness' lies in the Ovidian romanisation of her account. As will be argued, the text alludes to Rome’s expansive conquests, to the politics of wedding arrangements, to the female stereotypes of Augustan propaganda and, finally, to the victimisation of women in specific Latin literary works. The paper offers an intertextual reading between Ovid’s Letter and Ennius’ and Accius’ relevant tragedies, as well as Virgil’s Aeneid, with additional focus on Plutarch’s Life of Antony and Horace’s Ode to Cleopatra. The aim is to shed light on the interplay between the portrayals of four powerful women, namely, Medea, Dido, Ariadne and Cleopatra. These associations enable the intersection between myth and history, but also between law, politics and literature. It will be finally demonstrated that Medea in Letter 12 is depicted as the representative of a genus of powerful historical and historicised feminae whose literary 'otherness' is, in fact, a fundamentally political issue.

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