this issue
previous article in this issuenext article in this issue

Document Details :

Title: Darius a-t-il dit la vérité à Behistun?
Author(s): RASOULI, Arezoo , ABAI, Andia
Journal: Iranica Antiqua
Volume: 55    Date: 2020   
Pages: 221-239
DOI: 10.2143/IA.55.0.3289196

Abstract :
Sur le relief de Behistun, Darius Ier fit graver le récit de sa prise de pouvoir. Selon lui, Bardiya, fils de Cyrus, avait été assassiné, et un certain Gaumāta, prétendant être Bardiya, s’était emparé du trône. Darius raconte avoir tué Gaumāta et récupéré le pouvoir des Achéménides. Ce texte a suscité de nombreux débats parmi les historiens modernes qui mettent en doute la version de Darius. Or, non seulement le récit de Darius s’accorde à certaines versions d’historiens de l’Antiquité, mais il est peu probable que Darius ait menti dans le régime de vérité qui était le sien et au sein duquel le mensonge était perçu comme invalidant toute grâce divine nécessaire à l’exercice de la royauté. En supposant que Darius ait menti sur le plan des faits, on peut émettre l’hypothèse selon laquelle il aurait imposé une version de l’histoire, pas entièrement compatible avec les événements, mais s’accordant de son point de vue au mandat divin qu’il affirmait avoir reçu, faisant des inexactitudes de son récit une forme de «mensonge sacré».



On the relief of Behistun, Darius I had the story of his coming to power engraved. According to him, Bardiya, Cyrus’ son, had been murdered, and a certain Gaumāta, claiming to be Bardiya, had seized the throne. Darius says he killed Gaumāta and regained the power of the Achaemenids. This text has sparked much debate among modern historians who question Darius’ version. However, not only does Darius’ account agree with some versions of ancient historians, but it is unlikely that Darius lied in his regime of truth, in which lying was perceived as invalidating any divine grace necessary for the exercise of royalty. Even if Darius had lied, it can be hypothesized that Darius imposed a version of history that was not entirely compatible with the historical facts, but that was consistent with his view of the divine mandate he claimed to have received, making the inaccuracies in his account a form of 'sacred lie'.

Download article