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Document Details :

Title: D'un corps à son image
Subtitle: Hans Jonas et le modèle rédempteur de la chair
Author(s): PELTIER, Alex
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 117    Issue: 2   Date: mai 2019   
Pages: 341-374
DOI: 10.2143/RPL.117.2.3287390

Abstract :
Comment cerner la corporéité dans la pensée de Jonas si l’on considère la valeur qu’a prise le corps dans la phénoménologie, et plus largement au regard des modèles que les sciences ont pu, depuis le XIXe siècle, donner de l’intégration sensorimotrice? Au cœur de cette question, qui est celle du dualisme, la nécessité d’établir la causalité passe pour Jonas par le concept d’image: contre une tradition qui s’appuie sur la distance et la perception visuelle, Jonas fait du corps le lieu épistémologique de fondation de la liaison de cause à effet, à partir de l’action et de la proprioception. Son approche en cela recoupe davantage que celle de Merleau-Ponty, celle de Michel Henry, mais plus encore celle de Raymond Ruyer: à travers leur confrontation, ce sont les limites du savoir, de la conscience, et les fondements de l’éthique qui sont en jeu; mais surtout un certain procès de la science, dont le cheminement propre sur les problématiques de la proprioception et de la motricité apporte la matière d’un programme de relecture des thèses jonasiennes.



How can we define corporeity in the thought of Jonas if we consider the value that the body has taken on in phenomenology, and more broadly in the light of the models that the sciences have provided for sensorimotor integration since the nineteenth century? At the heart of this question, which is that of dualism, the need to establish causality relies on the concept of image in Jonas’s view: against a tradition based on distance and visual perception, Jonas makes the body the epistemological site of the relationship between cause and effect, starting from action and proprioception. In this regard his approach overlaps with that of Michel Henry more than with that of Merleau-Ponty, but even more with that of Raymond Ruyer: a comparison of them leads to an assessment of the limits of knowledge, consciousness, and the foundations of ethics; but especially a certain trial of science, the proper reasoning of which on the problems of proprioception and motricity provides material for a programme of rereading Jonas’s theses.

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