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Title: Figures du sommeil et du rêve chez Platon
Author(s): LÉVYSTONE, David X.
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 116    Issue: 1   Date: février 2018   
Pages: 1-25
DOI: 10.2143/RPL.116.1.3285236

Abstract :
Dans l’œuvre de Platon, l’image du rêve semble d’abord servir à désigner l’état d’ignorance du commun des mortels qui «rêvent» leur vie. Cet usage métaphorique ne saurait correspondre parfaitement à la pensée platonicienne du phénomène onirique, particulièrement lorsqu’on l’envisage d’un point de vue éthique (qu’advient-il de la vertu de l’homme dans son sommeil ?), plutôt qu’épistémologique ou ontologique. Dans la République, le sommeil apparaît essentiellement comme l’endormissement d’une partie de l’âme – la rationnelle – au profit d’une autre – la désirante. Platon laisse pourtant entendre que, sous certaines conditions, les visions qui s’y manifestent ne sont pas nécessairement mensongères et pourraient même, pour certaines, avoir une origine divine. Le rêve doit donc être compris non seulement comme un moment de séparation de l’âme et du corps, mais aussi de différenciation des facultés ou parties de l’âme elles-mêmes qui acquièrent là leur autonomie propre et déploient, sans se limiter l’une l’autre, leur plein pouvoir.



In Plato’s works the image of a dream at first seems to serve the purpose of indicating the state of ignorance of ordinary humans who «dream» their way through life. This metaphorical usage does not reflect perfectly Plato’s thought on the phenomenon of dreams, especially when it is considered from an ethical point of view (what happens to human virtue during sleep?) rather than an epistemological or ontological one. In the Republic sleep appears to be essentially where a part of the soul goes asleep – namely the rational part – to the advantage of the desiring part. However, Plato implies that under certain conditions the visions that occur in sleep are not necessarily false and could even, in some cases, have a divine origin. Dreams must therefore be understood not merely as a moment of separation of soul and body, but also of differentiation of the faculties or parts of the soul themselves, which acquire their own autonomy in dreams and deploy their full power without limiting one another.

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