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Document Details : Title: Acosmisme et aliénation du monde Subtitle: Enjeux d'une traduction de «weltlos» dans les œuvres de H. Arendt Author(s): FAES, Hubert Journal: Revue Philosophique de Louvain Volume: 115 Issue: 1 Date: 2017 Pages: 61-84 DOI: 10.2143/RPL.115.1.3239889 Abstract : Considérer l’aliénation dans le monde moderne comme un acosmisme devient une habitude dans les commentaires et les traductions francophones de la pensée de H. Arendt. «Weltlos» est traduit par «acosmique». Mais l’acosmisme est d’abord une attitude éthico-religieuse qui dans le monde se détourne de lui et se tourne vers Dieu. Arendt reconnaît un acosmisme analogue dans la fuite moderne hors du monde dans l’intériorité du soi. Ces acosmismes ne sont pas des aliénations et n’impliquent pas une perte du monde. À partir du sens heideggerien de l’être au monde et de l’être sans monde, Arendt reconnaît une aliénation du monde qu’elle oppose à celle du soi. Celle-ci n’est plus fonction d’une attitude du sujet mais d’une organisation du monde qui devient sans monde. In the commentaries on H. Arendt’s thought in French and in translations of her work into French alienation in the modern world is usually viewed as an acosmism. The term «weltlos» is translated by «acosmique». But acosmism is in the first place an ethico-religious attitude which turns away from the world and turns towards God. Arendt recognises an analogous acosmism in the modern flight out of the world into the interiority of self. These acosmisms are not alienations and do not imply a loss of the world. From Heidegger’s understanding of Being-in-the-world and of being worldless, Arendt recognises an alienation from the world which she opposes to that from self. The latter no longer depends on an attitude of the subject, but on an organisation of the world that becomes worldless. |
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