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Document Details : Title: La guerre du Vietnam Subtitle: Un discret événement clé de l'histoire de la Corée du Sud Author(s): HÉMEZ, Rémy Journal: Journal Asiatique Volume: 305 Issue: 1 Date: 2017 Pages: 119-127 DOI: 10.2143/JA.305.1.3214919 Abstract : Si la guerre de Corée est parfois désignée comme la «guerre inconnue» pour les Américains, la guerre du Vietnam est en quelque sorte une «guerre inconnue» pour les Sud-Coréens. Pourtant, la Corée du Sud compta jusqu’à 49900 hommes engagés au Vietnam en 1968 et déploya au total le deuxième contingent plus important avec 320000 soldats. Le coût humain de cette guerre ne fut pas anodin pour Séoul: 5000 soldats environ trouvèrent la mort au cours de cette guerre qui n’a pas aujourd’hui la place qu’elle mériterait dans les mémoires. En effet, l’engagement au Vietnam est un pivot dans l’histoire du pays. Il est une des causes majeures du décollage économique. Au début de la guerre du Vietnam, la Corée du Sud est un pays exsangue qui ne s’est pas véritablement relevé de la guerre de Corée. Au milieu des années 1960, le décollage économique sud-coréen débute. Il n’a pas, bien sûr, été causé uniquement par les retombées de la guerre du Vietnam. Cependant, elles arrivèrent à un moment décisif: celui où Séoul avait un besoin cruel de débouchés pour ses exportations. La guerre du Vietnam signe aussi le retour de la Corée du Sud sur la scène internationale en tant que puissance diplomatique (par exemple l’initiative de l’Asian and Pacific Council) et militaire (développement d’une industrie de défense et reconnaissance de l’efficacité des troupes déployées). Pourtant, la guerre du Vietnam est très peu présente dans les mémoires en Corée du Sud aujourd’hui. Les traces qu’elle a laissées dans la culture populaire y sont aussi beaucoup moins nombreuses qu’aux États-Unis. Les vétérans sont marginalisés et peu reconnus pour ce qu’ils ont fait. Ainsi, un moment clé de la présidence de Park Chung-Hee, et certainement de l’histoire moderne de la Corée, demeure particulièrement discret dans les mémoires collectives et dans les travaux d’historiens. |
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