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Document Details :

Title: Begegnung des Westens mit China
Author(s): RIVINIUS, Karl Josef
Journal: ET-Studies
Volume: 6    Issue: 2   Date: 2015   
Pages: 251-270
DOI: 10.2143/ETS.6.2.3112870

Abstract :
In the encounter between Christianity and China’s old and elaborate culture, the missionaries there exhibited two entirely different sets of attitudes and approaches. For some of the mission personnel and other authorities involved, Christianity as well as Western culture in general was a sort of ontic entity, immutable and divinely ordained. Consequently their efforts at evangelization aimed at an enduring conversion to Western ways. Others who were more open, far-sighted, sensitive and without inhibitions tried to adapt Christianity to Chinese ways of thinking and social customs, to accommodate or inculturate it, holding on to the essence of the gospel message without insisting on an ineluctable link to European cultural forms. This was the only way, they felt, for Christianity to avoid being seen as foreign and to make success possible, a process that at the same time could enrich world Christianity and the West. This idea was not new, as the 1659 instruction of the Propaganda Fide to the first Vicars Apostolic of the Missions Étrangères de Paris for East Asia documents: 'You should not attempt to persuade these peoples to exchange their customs and habits for those of Europeans countries…. What you should bring to them is faith, a faith which does not despise or destroy the usages or customs of any land, but wishes to see them intact'. In view of such contradictory positions and judgments, it is not surprising that the development of missionary work in China experienced vicissitudes, friction, and conflicts aplenty. This is illustrated by way of the mission of the Jesuits in the early modern era and later efforts at evangelization.



Lors de la rencontre entre le Christianisme et la culture ancienne et complexe de la Chine, les missionnaires ont adopté deux types d’attitudes et d’approches totalement différents. Pour une partie du personnel missionnaire et les autres autorités engagées, le Christianisme, et la culture occidentale en général, étaient une sorte d’entité ontique, immuable et de droit divin. En conséquence, leurs efforts d’évangélisation visaient à une conversion durable aux manières occidentales. D’autres, plus ouverts, clairvoyants, sensibles et audacieux ont essayé d’adapter le Christianisme aux modes de pensée et aux coutumes sociales chinois, de l’adapter ou de l’inculturer, tenant bon sur l’essence du message chrétien sans insister sur un lien inéluctable avec les formes culturelles de l’Europe. C’était, selon eux, la seule manière d’éviter que le Christianisme ne soit vu comme étranger, et de rendre le succès possible, par un processus qui, du même coup, pouvait enrichir le monde chrétien et l’Occident. Cette idée n’était pas nouvelle, comme en témoigne l’instruction de la Propagation de la Foi aux vicaires apostoliques des missions étrangères de Paris pour l’Asie orientale en 1659: «Vous ne devriez pas essayer de persuader ces peuples de changer leurs coutumes et leurs habitudes pour celles des pays européens... Ce que vous devez leur apporter est la foi, une foi qui ne méprise ni ne détruit les usages ou les coutumes d’un pays, quel qu’il soit, mais aspire à les voir intacts». Devant une telle différence de positions et de jugements, il n’est pas surprenant que le développement de l’activité missionnaire en Chine ait connu bon nombre de vicissitudes, tensions et conflits. La mission des jésuites au début de l’époque moderne et les efforts d’évangélisation ultérieurs en sont l’illustration.

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