this issue
previous article in this issuenext article in this issue

Document Details :

Title: The Vefā'iyye, the Bektashiyye and Genealogies of 'Heterodox' Islam in Anatolia
Subtitle: Rethinking the Köprülü Paradigm
Author(s): KARAKAYA-STUMP, Ayfer
Journal: Turcica
Volume: 44    Date: 2012-2013   
Pages: 279-300
DOI: 10.2143/TURC.44.0.2988853

Abstract :
Since Fuad Köprülü’s seminal works on Islam in Anatolia were first published in the early 20th century, scholars have tended to link various aspects of the region’s religious history directly to Central Asia. This tendency is most salient in the study of so-called Turkish folk Islam and what is assumed to be its primary manifestation today, namely the Kizilbash/Alevi communities and the kindred Bektashi order. Köprülü associated Turkish folk Islam, by definition 'heterodox', with Central Asian shamanism as preserved and transmitted under the cover of popular Sufism, in particular that of the Central Asian Yeseviyye order. However, a newly available body of documents found in the private archives of members of the Alevi community, together with some recently discovered archival evidence, challenge the well-established theory of the Yesevī origins of Kizilbash/Alevism. They instead highlight the prominent position in this regard of the Iraqi-born Vefā’iyye, one of the oldest but least known Sufi movements, whose widespread presence in Anatolia has been previously unrecognized. Pursuing the lead of this new evidence, this paper examines the place of the Vefā’iyye in the pedigree of 'heterodox' Islam in Anatolia, and argues that the Vefā‘ī component of Anatolian religious history has been obfuscated partly due to the assimilation of the order’s legacy into the Bektashi tradition.



À la suite de la publication des travaux majeurs de Fuad Köprülü au début du XXe siècle, les chercheurs ont eu tendance à associer différents aspects de l’histoire religieuse de la région directement à l’Asie centrale. Cette tendance est plus saillante dans l’étude de l’islam dit populaire turc et de ce qui est supposé être sa principale manifestation aujourd’hui, à savoir les communautés kizilbash/alévies et l’ordre bektachi. Köprülü a établi un lien entre cet islam populaire turc, «hétérodoxe» par définition, et le chamanisme centrasiatique tel que celui-ci fut préservé et transmis sous le «manteau» du soufisme populaire, celui de l’ordre centrasiatique de la Yeseviyye en particulier. Cependant, des documents provenant d’archives privées de membres de la communauté alévie qui viennent d’être mis à la disposition des chercheurs, croisés à des documents d’archive récemment découverts, défient la théorie bien établie des origines yesevī du phénomène kizilbash/alévi. Ils soulignent même la position importante, à cet égard, de la Vefā’iyye originaire d’Irak, un des mouvements soufis les plus anciens et les moins connus, dont la présence étendue en Anatolie avait été ignorée auparavant. À partir de cette nouvelle piste, la présente étude examine la place de la Vefā’iyye dans le spectre de l’islam «hétérodoxe» anatolien; il argumente que la composante Vefā‘ī de l’histoire religieuse de la région a été étouffée, en partie à cause de la fusion de l’héritage de cet ordre dans la tradition bektachie.

Download article