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Document Details :

Title: Les juifs à Venise aux XIIIe et XIVe siècles
Subtitle: Médecins, néophytes et banquiers
Author(s): SEGRE, Renata
Journal: Revue des Études Juives
Volume: 170    Issue: 1-2   Date: janvier-juin 2011   
Pages: 73-116
DOI: 10.2143/REJ.170.1.2126641

Abstract :
Au sujet de l’histoire de la présence juive à Venise avant la création du ghetto (1516), la recherche d’archives permet de remonter jusqu’à la seconde moitié du XIIIe siècle. La première documentation, portant sur des dates précises, concerne un medecin, Elia de Ferrara, qui s’installe sur les Lagunes en 1276, et, sauf un séjour de quelques années dans ses domains maritimes, va y habiter jusqu’à sa mort en 1326. Sa condition religieuse n’est pas définie, ainsi qu’il arrive à d’autres de ses collègues. Ce n’est qu’après le baptême que l’appellatif olim judeus accompagne l’identité des nouveaux chrétiens, ce qui révèle l’ambiguïté de la politique vénitienne envers ces résidents. À ce phénomène de courte durée, qui s’arrête avant l’épidémie de peste noire (1348), fait suite, après une trentaine d’années de silence des sources, l’apparition des banquiers d’origine allemande, qualifiés officiellement de judei teotonici (ashkénazi). Mais leurs activités financières ne donnent pas de résultats satisfaisants aux yeux des autorités qui profitent en 1395 de la fin d’une période de guerre et de difficultés économiques pour les renvoyer, à l’échéance de leur condotta. Le patriciat pourra dès lors revendiquer pleinement le rôle primordial de Venise en tant que défenseur de la foi et rampart de l’Église.



The ultimate scope of this archival research is the history of the Jewish presence in Venice before the creation of the ghetto (1516). The sources do not go back beyond the thirteenth century; the first dated document refers to a physician, Elia of Ferrara, who moves to the city on the Lagoon in 1276 and apart from a short stay in the Venetian sea dominions, lives and operates in the city till his death in 1326. His religious status is never officially disputed and the same applies to many of his colleagues. Never are they named judei, and this indication appears only after they have eventually converted to christianity: evidence of the ambiguity of the government’s policy in that matter in order to avail itself of Jewish doctors without antagonizing the Church and the medical corporation. This trend was not to last long, at the most less than half a century. In the 70s of the Trecento, a full fledged Jewish ashkenazi community is called in by the authorities in the hope that their banking activities would assist in the economic and financial recovery of the Treasury and the people. The test proved unsatisfactory and the patriciate, refusing to renew their charter in 1395, proclaimed loud its role of defensor of the faith and bulwark of the Church against the 'infideles'.

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