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Title: Mécènes, philantropes ou évergètes?
Subtitle: Les grandes familles turques et la mutation culturelle d'Istanbul
Author(s): ŞENİ, Nora
Journal: Turcica
Volume: 42    Date: 2010   
Pages: 357-386
DOI: 10.2143/TURC.42.0.2084410

Abstract :
Au cours de la première décennie du XXIe siècle ont été créés, à Istanbul, plus de dix musées privés dédiés pour la plupart à l’art contemporain, qui tous ont l’ambition de rayonner sur la scène internationale. La vitalité d’Istanbul dans ce domaine n’est pas étrangère au choix de la ville comme capitale culturelle de l’Europe pour 2010. Istanbul Modern, le musée de Péra, Santralistanbul sont les exemples les plus récents. Les familles à l’origine de ces créations — qui sont les acteurs majeurs de cette évolution — sont celles-là mêmes qui, quelques années auparavant, avaient fondé des universités éponymes. L’ensemble de ces initiatives confirme l’émergence de nouveaux usages parmi les élites turques et témoigne du rôle du mécénat tant sur la scène culturelle que dans le domaine de l’urbanisme. Cet article tente d’analyser en termes d’histoire du temps présent les logiques qui président à l’évolution du mécénat qui a pris la suite des usages philanthropiques, contribuant ainsi à établir le leadership de grandes familles comme les Koç ou les Sabancı. Il met en perspective cette politique de la culture mise en oeuvre par des acteurs privés avec les politiques publiques développées par le gouvernement «islamo-conservateur». Il étudie également le rôle de ces actions culturelles et artistiques dans la revitalisation de l’espace urbain et qui donnent à Istanbul une importance croissante dans la compétition entre les grandes métropoles mondiales.



During the last decade, more than ten private museums were created in Istanbul, most of them dedicated to contemporary art with an international perspective, such as Istanbul Modern, Santralistanbul, the Sakıp Sabancı Museum or the Péra Museum. This vibrant cultural life is one of the elements which explain the choise of Istanbul as the European capital of Culture in 2010. Those museums are established by the same old Turkish families involved in philanthropic work which had founded important universities and now continue to support art and culture. The form of their cooperation with civil society has been taking new orientations in the last few years. They have been contributing to artistic/cultural renewal by donating their art collections, founding museums and thus enhancing the regeneration of the urban space. It is a well known aspect of globalisation that cultural policies have today become instrumental in city planning. This article analyses not only the influence of these private initiatives on the national scene and on city’s revitalisation process, but also the new place and role of Istanbul in the competition between the main cities of the world in the field of arts.

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