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Title: Pour un modèle darwinien de l'hominisation?
Author(s): GERVET, Jacques
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 108    Issue: 4   Date: novembre 2010   
Pages: 709-738
DOI: 10.2143/RPL.108.4.2062413

Abstract :
Tout modèle darwinien de l’évolution biologique implique deux mécanismes, qui sont une transmission précise de caractères héréditaires d’une génération à l’autre, et une modification progressive de l’espèce par suite de différences dans le taux reproductif des diverses lignées présentes dans la population. Ces deux mécanismes existent pour toute espèce animale, y compris pour l’évolution du comportement. Toutefois, pour chaque cas de transmission héréditaire, on doit clairement distinguer la transmission d’une structure d’ADN (la structure signifiante) et la transmission du trait somatique signifié (qui est l’objectif atteint au terme du développement). Seule cette claire distinction permet de parler d’un code génétique. Dans le règne animal, on peut distinguer plusieurs modes d’organisation du comportement, depuis les plus simples jusqu’aux structures complexes formant la Culture humaine. Nous marquons plusieurs étapes dans cette évolution, et nous considérons que plusieurs caractéristiques humaines, différentes des traits prétendument «protoculturels» observés chez les Primates non humains, constituent des codes culturels, analogues fonctionnels des codages génétiques du monde animal non humain. Dès lors, nous soulignons que l’on peut utiliser un modèle darwinien pour décrire le développement de l’espèce humaine. Il n’implique aucune nécessité d’une guerre entre individus ou entre lignées, mais suggère que seuls des changements culturels de masse ont pu, et peuvent encore, constituer les mécanismes évolutifs décisifs.



Two processes are necessarily implied in a Darwinian model of evolution: first, the transmission of certain hereditary features from one generation to the next; second, the gradual changes that take place in the species because of differential reproductive rates between various lineages of a population. These two processes concern in particular the evolution of behaviour. A clear distinction must be made however between the transmission of a DNA molecule (i.e. the significant structure) and the transmission of the corresponding somatic trait (i.e. the signified developmental aspects): this is what one may call a genetic code. In animals, there exist several degrees of behavioural organization, from the simplest to complex human cultures. In the present study, we consider certain human behavioural patterns (different from the so-called protocultural traits in monkeys and apes) to be cultural codes equivalent to genetic ones in non human animals. We wish to emphasize here the following point: a Darwinian model can be used to describe the development of the human species without necessarily implying conflicts between individuals or lineages in those cases when cultural changes lead to a gradual evolutionary process.

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