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Document Details :

Title: Kierkegaard et Don Juan
Author(s): GIRAUD, Vincent
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 104    Issue: 4   Date: novembre 2006   
Pages: 787-811
DOI: 10.2143/RPL.104.4.2019282

Abstract :
Les lecteurs de Kierkegaard s’accordent généralement pour voir dans le stade esthétique une simple étape destinée à être dépassée pour un mode plus concret d’existence. L’A. s’efforce ici de montrer qu’une telle optique, pour juste qu’elle soit, est néanmoins réductrice. L’esthétique telle que Kierkegaard la conçoit avec son essai sur le Don Juan de Mozart apparaît moins sous l’angle de l’indigence existentielle que sous celui de la fondation ontologique d’une subjectivité dont la passion est le terme ultime. Vie d’emblée placée sous le signe du multiple, de l’évanescence et de l’imaginaire, Don Juan se présente plus profondément comme incarnant la passion élémentaire qui fait tout l’être du sujet avant que celui-ci ne se détermine comme existence proprement dite. L’appel à la phénoménologie de Michel Henry et à son concept d’affectivité permet à l’A. d’avancer cette thèse selon laquelle Kierkegaard ne conçoit la dialectique des stades que comme s’originant dans une vie pure que Don Juan incarne musicalement, sans pour autant l’accomplir comme existence concrète.



Readers of Kierkegaard are in general agreement in seeing in the aesthetic stage a simple step destined to be surpassed for a more concrete mode of existence. The A. endeavours here to show that this viewpoint, however correct it may be, is nonetheless reductionist. Aesthetics, as conceived by Kierkegaard in his essay on Mozart’s Don Juan, is presented less from the viewpoint of existential indigence than from that of the ontological foundation of a subjectivity of which passion is the final term. As a life placed from the start under the sign of the multiple, of evanescence and of the imaginary, that of Don Juan presents itself more profoundly as incarnating the elementary passion that constitutes all of the being of the subject before the latter determines itself as existence properly speaking. The appeal to the phenomenology of Michel Henry and to his concept of affectivity makes it possible for the A. to put forward this thesis, according to which Kierkegaard only conceives the dialectic of stages as originating in a pure life which Don Juan incarnates musically, without, however, accomplishing it as a concrete existence.

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