previous article in this issue | next article in this issue |
Preview first page |
Document Details : Title: Friendship, Marriage and the Risk of God Author(s): McDONAGH, Enda Journal: Marriage, Families & Spirituality Volume: 4 Issue: 2 Date: Autumn 1998 Pages: 145-154 DOI: 10.2143/INT.4.2.2014758 Abstract : La «nouvelle» théologie du mariage selon Vatican II est en passe de retomber au stade d’une conception juridique dépassée du mariage. Cela est probablement dû au fait que le modèle de l’alliance entre Dieu et son peuple ne peut s’appliquer que partiellement au mariage. Qui plus est, cette théologie n’a pas vraiment réussi à prendre en compte à la fois l’expérience de vie concrète des époux et les découvertes des sciences humaines empiriques. L’article plaide en faveur de la réhabilitation du concept d’amitié par la théologie afin de pouvoir s’appuyer sur cette base pour lancer des ponts autant du côté de l’expérience de vie que de celui des découvertes en sciences humaines. La philosophie et l’éthique théologique accordent de plus en plus d’attention à l’altérité de l’autre comme caractéristique de la rencontre interpersonnelle tant au niveau individuel que social. Reconnaissance de l’autre et respect de soi sont indissociables et mènent à la véritable rencontre. Il s’agit là de la définition exacte de la notion d’amitié, ce qui entraîne toute une série d’implications éthiques très actuelles: la justice est comprise ici comme une vertu qui reconnaît à l’autre ce qui lui revient et qui lui permet d’être lui-même dans sa vérité. L’amitié dévoile ainsi son potentiel libérateur en ce sens qu’elle laisse l’autre à la fois libre et reconnu dans son autonomie. De même, sur le plan de l’éthique sociale, cette conception de l’amitié permet de renforcer la relation entre les personnes ainsi que les relations des individus avec la communauté dont ils font partie et d’éviter ainsi une désolidarisation ou un individualisme excessif. Bien que dans la vie et l’enseignement de Jésus, son imitation et la qualité de disciple aient toujours été placées sous les auspices de l’amitié, l’Église a, par la suite au cours de l’histoire, largement délaissé ce concept au profit de l’amour (agape) qui excluait souvent la dimension de l’amour-désir (eros) et de l’amour-amitié (philia). Par contre, dans le contexte ecclésial actuel, l’amitié sous différentes formes devrait trouver sa place, et ce à tous les niveaux de la rencontre et de la communication, des instances de l’Église jusqu’au sein de la famille et du couple. Il s’agit aussi, à travers la rencontre avec l’autre, de rencontrer Dieu en tant que Autre. Le risque que l’homme prend, nécessairement impliqué dans l’amitié, est un reflet du risque que Dieu assume en donnant son amour à l’humanité et que, de son côté, l’homme accepte en s’engageant sur le chemin de sa dernière destination. C’est l’aventure que Jésus de Nazareth a incarnée dans sa vie, son œuvre et sa mort. |
|