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Document Details :

Title: De rete Arachnes
Subtitle: Pièges et richesses de l'Interet des langues et civilisations anciennes
Author(s): MALOSSE, P.-L.
Journal: Vita Latina
Volume: 174    Date: juin 2006   
Pages: 123-132
DOI: 10.2143/VL.174.0.2012924

Abstract :
Il y a des moments où l’on est tenté de parler de margaritae in sterco plutôt que de rete Arachnes, tant on a du mal à trouver quelque chose de valeur dans ce fouillis. C’est que, d’abord, la forêt cache les arbres: le «moteur de recherche» Google donnait déjà en 2003 quinze mille six cents réponses pour le mot «Cicéron». Aujourd’hui (fin 2005), on en compte quatre cent vingt mille; si l’on essaie l’anglais «Cicero», on en obtient six millions quatre cent quarante mille! Il y a, semble-t-il, trois cent quinze mille «Vercingétorix» et près de cent vingt-sept mille trois cents «Agora d’Athènes» ou «Athens Agora». Même si l’on s'intéresse à des sujets moins célèbres, on est vite découragé par la perspective d'«éplucher» le millier de sites où il est question de Naevius ou les sept cent huit qui citent le nom de Nonnos de Panopolis. Il faut écarter les homonymes – l’espion turc Cicéron, deux ou trois entreprises commerciales qui s’appellent Cicero, une plante ou une maladie qui portent le nom latin d’un auteur de l’Antiquité (il y a même un papillon qui se nomme «libanius») – et les «pages» où le nom qu’on cherche ne figure qu’à titre d’ornement culturel, pour une citation, pour un argument d’autorité («Déjà Cicéron avait pressenti la mode moderne des horoscopes...»). Supposons néanmoins une patience digne d’Arachné, une vaillance d’insecte méthodique et un abonnement à un fournisseur d’accès qui ne soit pas trop cher: un autre tri reste à faire, celui qui consiste à écarter ce qui est rudimentaire, ce qui est sans intérêt, ce qui est extravagant et ce qui est pure sottise.