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Document Details :

Title: Le poème de Rutilius Namatianus et la tradition du récit de voyage antique
Subtitle: À propos du 'genre' de De reditu suo
Author(s): SOLER, J.
Journal: Vita Latina
Volume: 174    Date: juin 2006   
Pages: 104-113
DOI: 10.2143/VL.174.0.2012922

Abstract :
Gérard de Nerval, à la dernière page de son Voyage en Orient, cherchait à justifier le désordre de son récit, son aspect fragmentaire et composite, en en faisant le «garant» de sa sincérite: «ce que j’ai écrit je l’ai vu, je l’aisenti». Paradoxalement, c’est dans un but contraire, pour reprocher à son auteur son affectation et sa superficialité, que l’on a relevé bien des fois le caractère disparate du poème d’un autre écrivain voyageur, Rutilius Namatianus, haut fonctionnaire d’origine gauloise, qui, décrivant, en 415 ou 4171, son cabotage le long des côtes italiennes pour regagner sa patrie, enchâsse dans le fil de son itinéraire des digressions très variées, un long hymne à Rome, qu’il a peine à quitter, l’éloge d’amis dont il se sépare ou qu’il retrouve en cours de route, des invectives virulentes contre les «ennemis» de l’empire, des digressions historiques... Cette composition relâchée a fait dire à certains que Rutilius prenait le voyage comme simple prétexte pour «étaler sa science» et multiplier des références superflues à la littérature classique, sans jamais trouver une observation de quelque relief, sans jamais, contrairement à Nerval, «voir» ou «faire voir» quoi que ce fût de son parcours réel.