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Document Details :

Title: Kafka et l'appartenance à l'être
Subtitle: Écrire l'hébreu avec des mots allemands
Author(s): BAR-DAVID, Yoram
Journal: Revue des Études Juives
Volume: 147    Issue: 1-2   Date: janvier-juin 1987   
Pages: 145-166
DOI: 10.2143/REJ.147.1.2012893

Abstract :
Il y a chez Kafka une sphère juive plus profonde, secrète et silencieuse que la sphère de son jusaïsme visible. Et tout chez Kafka et dans son oeuvre peut s'expliquer à la lumière des grands domains du judaïsme: Bible, Talmud, Midrach, Zohar, ḥassidisme, littérature juive et hébraïque, mais aussi philosophie, «théologie» et médecine juives. À vrai dire, nous sommes en présence de l'une des plus grandes méprises de l'histoire des littératures et des idées. Car si Kafka demeure l'un des maîtres les plus accomplis et expressifs de la littérature allemande (ou autrichienne), ce qu'il écrit n'a strictement rien d'allemand; même la forme de son récit reste sans commune mesure avec le récit occidental, malgré son admiration pour Flaubert. D'autre part, si nous dépossédons Kafka de sa foi et de son objectivité proprement juives, nous le réduisons tout bonnement à son personnage K: l'homme qui n'a pas encore dépassé le niveau spirituel d'un Charlie Brown, qui s'imagine qu'un complot se trame contre lui dès qu'il aperçoit deux personnes parfaitement inconnues chuchoter dans un coin. Cet article se propose d'éclairer l'une des facettes de l'oeuvre méditative de Kafka: «l'appartenance à l'Être». Il est extrait d'une longue étude, inédite encore, qui traite de bien d'autres facettes du judaïsme et du ḥassidisme de Kafka, mais aussi du judaïsme à l'envers, c'est à dire de la subjectivité radicale, idolâtre, de ses personnages.

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