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Title: Tonalités nouvelles dans la théologie du sacrament de mariage? (II)
Author(s): MATTHEEUWS, Alain
Journal: Marriage, Families & Spirituality
Volume: 10    Issue: 2   Date: Autumn 2004   
Pages: 185-197
DOI: 10.2143/INT.10.2.2002922

Abstract :
Tonalités nouvelles dans la théologie du sacrement de mariage? (II)
Cet article est la deuxième partie d'une recherche sur une nouvelle conception du sacrement du mariage. L'auteur y examine la notion de don, qui est la notion clé de la théologie du mariage du pape Jean-Paul II, disant que cela mène à une présentation authentique de la doctrine du mariage qui jette une nouvelle lumière sur les conceptions antérieures et en donne une image plus complète. Il montre tout d'abord que l'on s'est servi de la théologie du don pendant le deuxième Concile du Vatican pour décrire la relation de l'humanité avec Dieu. Le don de son Fils que Dieu fait à l'humanité révèle à celle-ci sa vraie humanité. Ainsi, le symbolisme nuptial de l'union du Christ avec l'Eglise est l'expression sublime du don gratuit de la vie divine. Paul VI s'est aussi servi de la notion de don, et elle atteint sa maturité dans les écrits du pape actuel. Là, elle reflète la nature fondamentale de l'humain. Le don qui est amour est l'expression absolue de ce que signifie être une créature d'un Dieu d'amour. Le mariage est vu ainsi comme la réalisation sublime au plan de la créature, de l'amour qui est la vie de la Trinité. Par ce lien établi entre le don et le divin, on peut comprendre que l'enfant né d'une telle union n'est rien d'autre qu'un don: une vie nouvelle donnée comme fruit d'un don de soi réciproque, inconditionnel. La doctrine du mariage ainsi développée fait comprendre, d'une manière nouvelle, les trois biens dont parle Augustin. Qu'est ce que fides, sinon le fait que l'homme et la femmes se reconnaissent comme don réciproque qui englobe tout leur être, physique, spirituel et temporel? Ce don de soi trouve son expression dans la promesse mutuelle de se donner l'un à l'autre. Ce don est inconditionnel et implique donc l'indissolubilité du lien ainsi contracté. Le don humain que se font les époux l'un à l'autre est complété par le don de soi de Dieu, le sacramentum. Le don du saint Esprit transforme le don que se font les époux mutuellement et en fait une image du don de soi du Christ à l'humanité et permet à leur amour de participer au don de soi divin. Le mariage peut ainsi être considéré comme une réalité eucharistique, liée dans sa plénitude au don de soi du Christ dans l'eucharistie. L'enfant est l'expression la plus concrète de cette réalité du don: un don vulnérable né du don de soi dans l'amour du couple. Le langage du don peut mettre en relation de manière adéquate les biens du mariage selon Augustin et les propriétés traditionnelles du mariage selon le droit canonique. En outre, pour le chrétien moyen, ce langage se comprend plus aisément et est plus accessible que celui des "fins" et "biens". Le don est une réalité vécue constamment dans la vie quotidienne. La vie chrétienne peut en effet être conçue comme une éducation dans la vraie nature du don.



New Tonalities in the Theology of the Sacrament of Marriage? (II)
The article represents the second half of an exploration of new possibilities of understanding the sacrament of marriage. The author explores the notion of gift, which has been the key term in the theology of marriage expressed by Pope John Paul II, arguing that this presents an authentic development of the doctrine of marriage that puts previous conceptions in a new, more comprehensive light. He begins by showing that the theology of gift was utilized during the Second Vatican Council to express the nature of humanity in relationship to God. God's gift of his Son to humanity reveals humanity to itself. Thus, the nuptial symbolism of the union of Christ with the Church is the highest expression of the gift of the self-giving divine life. The idea of gift was used by Paul VI and reaches its maturity in the writings of the current pope. Here gift reflects the basic nature of what it means to be human. The gift that is love is the fullest realization of what it means to be a creature of a loving God. Marriage is thus seen as the highest creaturely realization of the love that is the life of the Trinity. Through this connection of gift with the divine one can see how the child of such a union is a gift pure and simple: a new life given as fruit of a mutual, unconditional self-giving. The development in the doctrine of marriage can be seen in how the three goods expressed by Augustine are understood in this new light. What is fides if not the mutual recognition of the man and woman as gift for each other that comprehends their whole being, bodily, spiritual, and temporal? This self-gift is expressed in the word of promise, the promise mutual giving. This gift is unconditional and thus implies the indissolubility of the bond created. The human gift of the spouses to each other is complemented by a self gift of God, the sacramentum. The gift of the Holy Spirit transforms the mutual gift of the couple, making it an image of Christ's gift of himself to humanity and making the love of the spouses participate in the divine self-giving. Marriage can thus be seen as a eucharistic reality, linked in its fullness to Christ's giving of himself in the eucharist. The child is the most tangible expression of this reality of gift: a vulnerable gift born out of the loving self-gift of the couple. The language of gift is able to properly relate both the goods of marriage in Augustine's approach and the traditional properties of marriage contained in canon law. Further, for the average Christian, such language is more easily understood and accessible than that of "ends" and "goods". Gift is a reality that is experienced continually in everyday life. Christian life can indeed be understood as training in the true nature of gift.

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