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Title: Pas de conseils pour le tyran. Lévinas et la question politique
Author(s): ROLLAND, Jacques
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 100    Issue: 1-2   Date: Février-Mai 2002   
Pages: 32-64
DOI: 10.2143/RPL.100.1.673

Abstract :
Peut-on, et doit-on, chercher à élaborer ce que serait une «Politique» de Lévinas? Des textes paraissent y inviter: interventions – qui ne concernèrent pas toujours la situation d’Israël – ou réflexions de caractère proprement philosophique. On doit cependant alors convenir que la question politique n’a jamais occupé le premier rang au sein de cette pensée. La réflexion n’est pas allée au delà des linéaments d’une doctrine – ce qui ne saurait surprendre si l’on prend au sérieux ce qu’on appellerait volontiers la «secondarité » de l’ordre politique comme tel, toujours en passe de sombrer dans la tyrannie, dans la mesure où il a toujours sombré dans l’oubli de son origine dans un ordre incommensurable, que l’on caractériserait mieux comme dés-ordre éthique. La possibilité de la tyrannie vient ainsi se placer au cœur de cette réflexion qui ne débouche pas sur une philosophie politique mais, dans sa discussion cryptée avec Aristote, se donne comme une critique de la politique. Critique radicale, de par sa qualité philosophique et sa signification éthique.

Can one and must one seek to elaborate what would be Levinas' «Politics»? Certain texts appear to invite us to do so: interventions — which did not always concern the situation of Israel — or reflections of a properly philosophical character. One must, however, agree that the political question never occupied first place in this thought. This reflection did not go beyond the outlines of a doctrine — which need not surprise, if one takes seriously what one might willingly call the «secondariness» of the political order as such, always on a fair way to sinking into tyranny, to the extent that it has always been engulfed in forgetfulness of its origin in an incommensurable order, which one would better characterize as ethical dis-order. The possibility of tyranny is thus placed at the heart of this reflection, which does not emerge into a political philosophy, but in his hidden discussion with Aristotle, presents itself as a criticism of politics. A radical criticism, both due to its philosophical quality and its ethical significance. (Transl. J. Dudley).


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