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Document Details :

Title: Le rôle du sujet dans l'interprétation
Subtitle: Une nouvelle lecture de Schleiermacher avec Manfred Frank
Author(s): FONTAINE-DE VISSCHER, Luce
Journal: Revue Philosophique de Louvain
Volume: 89    Issue: 4   Date: Novembre 1991   
Pages: 606-634
DOI: 10.2143/RPL.89.4.556153

Abstract :
Concilier le sujet et la structure dans l'interprétation, revoir le rôle de la subjectivité en tenant compte des acquis du structuralisme, telle est la tâche que se propose Manfred Frank. Cherchant à nouer le dialogue entre l'herméneutique existentiale et le positivisme plus ou moins affirmée des tenants de la pensée française et anglaise du langage, il décèle une ouverture possible chez les néo-structuralistes; la notion de 'différance' chez Derrida, entre autres, semble requérir un principe actif au sein de la structure, même s'il reste innomé.
À partir d'une lecture renouvelée de Schleiermacher, chez qui apparaît déjà l'idée si actuelle de la primauté du signifiant, on retrouverait la subjectivité s'incarnant dans la structure dont elle reste radicalement dépendante en même temps qu'elle la crée. C'est le langage qui est le lieu où se noue 'le général individuel' et s'accomplit le Je, dont la présence ne peut jamais être totalement maîtrisée; c'est pourquoi la différence est, pour Derrida, l'originant de toute origine.
Cependant la différance elle-même présuppose une certaine présence comme source du sens des déterminations; il s'agirait d'une 'conscience pré-réflexive', sans dédoublement représentatif, un événement simple, immédiat, anonyme, que la philosophie a appelé 'être', berceau de l'intentionnalité.
A-t-on pour autant surmonté l'idéalisme et la pétition de principe qu'il entraîne? Le Même de l'être et de la pensée est toujours à penser.

The task that Manfred Frank sets out to accomplish is that of reconciling subject and structure in interpretation and reviewing the role of subjectivity while taking into account the achievements of structuralism. While seeking to establish a dialogue between 'existential' hermeneutics and the more or less pronounced positivism of the champions of the French and English thought on language, he perceives a possible opening in neostructuralism; the notion of 'differance' in Derrida, for example, seems to require an active principle within structure, even it remains unnamed.
On the basis of a revised reading of Schleiermacher, who had already reached the concept of primacy of the signifier that is of such importance at the present time, it is possible to find subjectivity embedded in structure, on which it remains radically dependent while at the same time creating it. Language is the place where 'the general individual' is met and where the 'I' is accomplished, the presence of which can never be totally mastered; this is why the 'differance' for Derrida is the originator of every origin.
However, the 'differance' itself presupposes a certain presence as the source of the meanings of its determinations; it appears that this is a 'prereflexive consciousness', without a representative undoubling, a simple immediate, anonymous event, which philosophy has called 'being', the cradle of intentionality.
Have we, however, overcome idealism and the petitio principii which it entails? The Same in being and in thought has always to be thought.

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