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Document Details : Title: Transcendence et manifstation Subtitle: La place de Dieu dans la philosophie d'Emmanuel Levinas Author(s): BERNIER, Jean-François Journal: Revue Philosophique de Louvain Volume: 94 Issue: 4 Date: novembre 1996 Pages: 599-624 DOI: 10.2143/RPL.94.4.541785 Abstract : Que la philosophie de Lévinas se définisse par la volonté initiale de poser la primauté de l’ordre éthique, ceci implique que la métaphysique avec elle ne peut s’accorder la possibilité de reconnaître en Dieu l’objet fondamental de son discours. Mais si l’intention métaphysique est alors résolument tournée vers Autrui, Lévinas donne cependant quelque chose à concevoir de Dieu, et son œuvre en conséquence ne manque pas d’introduire une difficulté qui a trait précisément à l’établissement d’un espace théologique. L’A. se propose ici d’examiner le singulier système de la transcendance que le texte lévinassien met en place, de manière à voir comment une certaine conception du divin s’en dégage, conception assurément originale qui doit se développer au sein d’une œuvre où l’absolue valeur fondatrice accordée à la manifestation du prochain n’est jamais contestée. Distinguer ce qui revient à Dieu dans la philosophie de Lévinas: ce problème n’a cessé d’embarrasser les commentateurs soucieux de saisir les enjeux de cette philosophie; l’explicitation de la logique particulière attachée à la marque par laquelle le Transcendant s’exprime, permettrait cependant de lever la délicate ambiguïté qui pèse sur le propos métaphysique. La résolution du problème théologique amènerait du même coup à considérer le projet lévinassien — la recherche d’une extériorité radicale, l’affirmation d’un au-delà de l’être — dans une perspective où se découvrent en transparence les principes fondamentaux qui en dirigent l’exécution. The fact that the philosophy of Levinas is defined by the initial will to posit the primacy of the ethical order means that the metaphysics that goes with it cannot grant itself the possibility of recognizing in God the fundamental object of its discourse. But if the metaphysical intention is, then, resolutely turned towards Others, Levinas nonetheless gives something to think of God, and his work accordingly does not fail to introduce a difficulty related precisely to the establishment of a theological space. The A. sets out here to examine the singular system of transcendence which the text of Levinas establishes, in order to see how a certain concept of the divine arises from it, an assuredly original concept that must develop within works in which the absolute founding value granted to the manifestation of one’s neighbour is never contested. The problem of distinguishing what belongs to God in the philosophy of Levinas has never ceased to embarrass those commentators concerned to grasp that which is at stake in this philosophy; an explicitation of the particular logic attached to the mark by which the Transcendent is expressed, would, however, make it possible to remove the slight ambiguity that weighs on the metaphysical argument. The solution of the theological problem would at the same time make it possible to consider Levinas’ project — within a perspective in which the fundamental principles that direct its execution are discovered transparently. |
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